Quoiqu’il reste connu que les changements survenus dans la configuration de l’industrie de l’électroménager ayant imposé de nouvelles règles de jeux à ses acteurs, l’ENIEM, malgré sa taille qui demeure grande et après avoir perdu plus de 70% de ses parts de marché agonise en raison du contexte politique régissant les secteur des industries et l’atermoiement des organismes financiers chez qui la règle prudentielle l’emporte sur la raison économique.
Au niveau marchand, les ventes de l’ENIEM possède encore des parts de marché appréciables qu’il convient de maintenir et d’améliorer surtout qu’une part importante des clients continue d’avoir une perception positive de la qualité des produits de cette entreprise. Mais au niveau financier, l’ENIEM a cumulé des pertes successives importantes qui ont fini par épuiser ses fonds propres difficilement reconstitués après plusieurs opérations d’assainissement.
Ces pertes sont le résultat notamment ; du recul de ses ventes, de sa dépendance de l’extérieur en matière des approvisionnements (qui fait que l’entreprise supporte ainsi la fluctuation des prix des matières premières et celles des taux de change), de l’importance des charges financières que supporte l’entreprise et qui sont induites notamment par le recours aux avances bancaires.
Sise à Oued Aïssi, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, ce fleuron des industries de l’électroménager se trouve aujourd’hui dans la zone rouge, elle est carrément au bord de l’asphyxie financière qui menace l’entreprise dans son existence.
Dans un communiqué publié par le syndicat de l’entreprise, les représentants des travailleurs déplorent le fait que leur entreprise choit dans l’incapacité d’assurer son approvisionnement en matières premières et décriant les promesses quitardent à prendre corps et regrettant que jusqu’à présent aucune solution concrète ne semble poindre à l’horizon.
Traitant des difficultés financières que connaît l’entreprise, le communiqué souligne que plutôt que de s’estomper, ces difficultés s’accentuent faute d’un renflouement conséquent à même d’impulser une réelle et pérenne relance d’activité, précisant que le point zéro est atteint avec un épuisement total des stocks à la fois de la matière première et des produits finis.
Appelant, de nouveau, les pouvoirs publics à prendre conscience de la gravité de la situation de l’entreprise, le syndicat fait remarquer que la sortie de crise passe forcément par la mise en place d’un plan de sauvetage incluant l’octroi d’un crédit d’investissement conséquent à même de permettre à l’entreprise de rénover ses outils de production.
Les représentant des travailleurs de l’ENIEM interpellant par ailleurs, les pouvoirs publics d’agir dans le sens du gel du décret 20-313 fixant les conditions et modalités d’admission au bénéfice du régime fiscal préférentiel, et ce afin de donner à l’entreprise le temps nécessaire d’atteindre le taux d’intégration fixé dans le décret.
Financièrement parlant, l’entreprise a besoin d’un fond d’exploitation d’au moins 3 milliards de dinars pour pouvoir sortir de cette crise dans l’immédiat. Cette cagnotte permettra en premier lieu de financer son cycle opérationnel, pourvu qu’un moratoire soit parallèlement accordé pour libérer l’entreprise des contraintes inhérentes au service de la dette.