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Alger

Rupture des relations diplomatiques avec le Maroc

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a annoncé la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, lors de la conférence de presse, organisée hier, au centre international de conférences à Alger.

« L’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc à partir d’aujourd’hui », justifiant cette décision souveraine par la répétition des actions malveillantes et provocatrices de la part des Marocains, dont l’appui à des organisations qualifiées de terroristes, et qui mènent des actions contre les intérêts de l’Algérie, ses intérêts supérieurs et l’intégrité de son unité nationale, est avéré ».

   Cette décision intervient une semaine après la réunion du Haut Conseil de Sécurité, présidé par le président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale,  lors de laquelle Abdelmadjid Tebboune a souligné que les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôle sécuritaire aux frontières Ouest ».

     Le ministre des Affaires étrangères a déclaré par ailleurs, que le Maroc a ajouté à ses hostilités sa coopération exceptionnelle et documentée avec les organisations terroristes comme le « Mak » et « Rachad « , toutes deux  impliquées dans les incendies qui ont affecté un certain nombre de régions du pays récemment ; de même que le scandale d’espionnage Pegasus qui a prouvé l’exposition des responsables et des citoyens algériens aux écoutes des services de renseignement marocains.

    Historiquement hostile à l’Algérie, Lamamra a rappelé que le Maroc avait violé la sacralité du consulat algérien à Casablanca en 2013 et qu’il a de même tourné le dos à ses promesses officielles d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental.

Il a affirmé aussi que les dirigeants actuels du Maroc vivent dans l’illusion d’imposer la thèse de l’autonomie au Sahara occidental, soulignant que le Maroc, à travers les pratiques de ses dirigeants précédents, a détruit toute confiance dans ses engagements.

Plus grave, le Maroc incite Israël à mener des actions malveillantes contre l’Algérie. Aussi, il est historiquement prouvé que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de commettre des actes hostiles et méprisables contre l’Algérie. Ainsi, « les hostilités systématiques remontent à la guerre ouverte de 1963, lorsque l’armée marocaine a attaqué l’Algérie immédiatement après l’indépendance ».

      Le chef de la diplomatie algérienne a dénoncé les actes d’espionnage massif et systématique commis par le royaume du Maroc et qui ont ciblé des « citoyens et des responsables algériens à travers une technologie israélienne ».

    « De ce fait, il est évident que le Royaume du Maroc a renié, en totalité ou en partie, de manière grave et répétée, les quatre engagements fondamentaux qui constituent la base essentielle et le socle normatif sur lesquels s’appuie la normalisation des relations entre les deux pays.

    Le Royaume du Maroc a fait de son territoire national une franchise diplomatique et une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles et caractérisées contre l’Algérie. Les dernières en date concernent les accusations insensées et les menaces à peine voilées proférées par le Ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc et en présence de son homologue marocain qui a manifestement été l’instigateur de tels propos injustifiables.

    « Sur le plan de la sécurité régionale, le fait pour les autorités marocaines d’introduire une puissance militaire étrangère dans le champ maghrébin et d’inciter son représentant à tenir des propos fallacieux et malveillants à l’encontre d’un pays voisin constituent un acte grave et irresponsable qui viole les dispositions de l’article 5 du Traité de fraternité, de bon voisinage et de coopération ainsi que les engagements souscrits au titre du communiqué conjoint du 16 mai 1988.

    De toute évidence, le Royaume du Maroc a sapé, systématiquement et durablement, la base consensuelle sur laquelle les deux pays ont tracé le cap et les contours harmonieux d’une relation bâtie sur la bonne foi, la confiance mutuelle, le bon voisinage et la coopération. Ce faisant, ses dirigeants portent une très lourde responsabilité dans la succession de crises, dont la gravité ne fait que s’accentuer, et qui vouent sans rémission la relation algéro-marocaine à suivre péniblement un chemin étroit côtoyant l’abîme. 

    En tout état de cause, l’Algérie refuse de subir des comportements et des actes condamnables et qu’elle condamne énergiquement. L’Algérie refuse les faits accomplis unilatéraux aux conséquences funestes pour les peuples maghrébins. L’Algérie refuse de continuer à entretenir une fausse normalité ayant pour effet de maintenir l’ensemble maghrébin dans une situation de grave précarité, en porte-à-faux par rapport au droit international.  

    C’est pourquoi et sur la base de tous ces facteurs et de toutes ces données, l’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc avec effet immédiat.

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