A quelques semaines de la rentrée sociale, les entreprises Algériennes pâtissent sous le poids les difficultés d’approvisionnement en matières premières et quand celles-ci sont dénichées sur un marché donné c’est surtout les hausses de leurs prix qui préoccupent les chefs d’entreprises
Dans le secteur de BTP, les pénuries s’éternise sur un certain nombre de matériaux, provoquant des augmentations de délais, 14 % des entreprises du secteur sont bloquées sur des chantiers. Les prix de production des produits PVC ont flambé de 48,4 % entre décembre et juillet, et ceux des aciers de 46 %, selon le DG du Groupe Chiali Tube et dérivés.
Déjà que les usines sont à la moitié de leur niveau d’activité d’avant la crise sanitaire, elles voient leur reprise ralentie par des chaînes logistiques profondément désorganisées, une envolée des prix et des pénuries touchant désormais toutes les secteurs industriels.
L’inquiétude grandit et la majorité des dirigeants du bâtiment et tous les dirigeants de l’industrie signalent des conséquences sur la production.«Les augmentations actuelle des cours sont spectaculaires car elles se réfèrent, pour de nombreuses matières premières, à une période de creux. Ces hausses sont donc en grande partie liées à une normalisation» estime Mohamed Yahiaoui, expert de son état.
La flambée a même touché les matières premières alimentaires. Les raisons sont diverses, comme la reconstitution des cheptels décimés par les incendies ravageurs ayant mis à rudes épreuves plusieurs pays provoquant l’envolée du cours du soja, ou comme les mauvaises récoltes liées aux aléas climatiques.
Certes, jusqu’à présent, la flambée ne se répercute pas dans les prix à la consommation pour les produits alimentaires mais si la situation ne s’améliore pas très rapidement, les prix passeront facilement au double voir au triple en Algérie laissant craindre des répercussions dramatiques. Les Algériens, qui ont subi des chutes de revenus avec la crise, consacrent une part importante de leur budget à la nourriture.
Mais pires que la flambée, le risque d’une pénurie debois, de caoutchouc ou encore de pâte à papier, de stabilisateur de plastique et colorants fixateurs, pèse sur l’industrie Algérienne et laisse craindre une panne.
Avec les restrictions imposées des suites de la crise sanitaire, depuis des mois déjà un problème de stock a touché toute l’industrie : les réserves des entreprises se sont effondrées ces derniers mois pour atteindre le même niveau que lors du premier confinement, en mars 2020.
Face à cette situation, plus de 60 % des transformateurs de plastiques estiment que la situation du marché ne se normalisera pas avant le troisième trimestre de cette année.
Cette hausse des prix des matières premières affecte très sérieusement l’industrie du plastique, en particulier les entreprises dédiées à la transformation du plastique.