En allant dans la wilaya de Boumerdès les vignobles nous font face à perte de vue, surtout dans les environs de Bordj-Menaïel, Cap-Djinet, Légata, Sidi Daoud…qui s’avèrent comme étant le fief de cette culture en Algérie, puisque des quantités très importantes de vigne nous viennent de cette contrée
La production de la vigne est évaluée à quelque 8 millions de quintaux par an en Algérie, une quantité qui s’avère très importante alors que selon les acteurs qui activent dans cette filière les vignerons en Algérie peuvent donner plus que ça, si ce n’était les handicaps qui leur font face. Ainsi ces derniers déclarent que des contraintes auxquelles ils font face, font que la production de la vigne reste dans un état stationnaire en Algérie, puisque les moyens de conditionnement et de transformation font état d’un manque criard qui fait que la production soit limitée chez beaucoup de vignerons de peur de voir des formes de gaspillage d’une partie des récoltes qui ne s’écoulent pas totalement sur le marché en cette période de cueillette, vu que les moyens de conditionnement n’existent pas ou bien font état d’un manque critique.
Selon un vigneron dans la wilaya de Boumerdès le prix référentiel du raisin est resté stationnaire ces dernières années alors que les prix des engrais et des traitements ont presque décuplé, alors que la crise sanitaire due au coronavirus n’a fait que compliquer les choses pour le fellah « qui doit s’occuper seulement de la production, et laisser la commercialisation pour le compte d’autres parties sans toutefois qu’elle soit prise en otage par des spéculateurs », selon l’un d’entre eux.
Ce que les agriculteurs redoutent alors que c’est sur eux que se répercutent les charges dues aux augmentations des prix des traitements et des engrais qui se sont multipliés par dix pendant les deux dernières années, à l’exemple des engrais qui étaient à 400 DA ou 500 DA la quintal et qui ont atteint cette année pas moins de 12 000 DA ou des fois plus, selon eux.
Par ailleurs, des problèmes administratifs taraudent aussi les fellahs qui n’arrivent pas pour la plus part d’entre eux à rentrer en possession de la carte fellah ce document si précieux qui garantit beaucoup de privilèges aux agriculteurs mais que beaucoup de vignerons ne possèdent afin que leur travail soit facilité à plus d’un titre.
Alors que le manque de l’industrie de transformation de la vigne reste aussi un problème majeur auquel font face les vignerons puisque d’importantes parties de raisin qui ne s’écoulent pas sur le marché en cette période d’abondance peuvent être récupérées dans l’industrie et dans l’agro-alimentaire, faute de quoi de grandes parties des récoltes sont perdues annuellement.
Au moment où cette filière demande d’importants moyens industriels qui feront en sorte de transformer ce produit en différents jus de fruits, confitures…etc, qui apporteront un plus des pas moindres pour l’économie nationale, et dont bénéficieront aussi les citoyens et les ménages auxquels est proposé le raisin seulement comme fruit et pendant la fin de l’été exclusivement.