L’Algérie parraine le dialogue inter-malien pour un retour à la paix dans la région après des années de violences qui failli disloquer le pays. Un retour à la paix garantirait la reprise des activités de la Sonatrach dans le plus important bassin sédimentaire du Mali. Il y existe un adage qui dit que « qui mène la politique bénéficie des retombées économiques ». Pour le cas Algérie, les retombées tardent à prendre forme. Par la faute des stratégies des puissances occidentales dans la région et la suractivité des armées comme le G5 Sahel, Serval, puis Barkhane, Tabuka, etc.
Le sous-sol malien largement inexploré renferme cinq bassins au potentiel pétrolifère : le bassin de Taoudeni au nord, le fossé de Gao, le bassin de Iullemeden, de Tasmena, à l’est et le fossé de Nara au centre. Le bassin de Taoudeni sur lequel s’est engagée Sonatrach est celui qui présente le plus grand potentiel pétrolifère. Ce bassin possède une géologie proche de celle du bassin d’Illizi en Algérie. Taoudeni est un bassin pétrolifère situé entre l’Algérie, le Mali et la Mauritanie. Ses potentialités sont énormes ! On dit qu’il sera le futur réservoir de l’Afrique, et c’est pour cette raison qu’il attise convoitises et appétits de la part des puissants. Le Groupe pétrolier français, Total, était en train d’explorer le bassin pétrolier de Taoudéni, localité située dans l’extrême nord, non loin de la frontière algérienne. Avec, à la clé, une « autorisation », dûment, signée des autorités maliennes. Or, officiellement, aucune concession n’a été faite à la France sur les bassins sédimentaires maliens. Ni pour leur exploration, ni pour leur exploitation. Pour le moment Total observe un recul tactique et attend comment se développent les choses.
Fleuron des entreprises françaises, le Groupe Total pèse 189 milliards d’euros. Il emploie près de 100.000 personnes dans le monde. Et opère sur tous les continents. Ou presque. En 2011, il a réalisé un bénéfice net d’environ 11 milliards d’euros. Mais avec le décès, en début de semaine, de son capitaine, Christophe De Marjorie dans un accident d’avion à Moscou, l’avenir du Groupe s’annonce
incertain.
En dépit de la crise socio-politique, le Mali a toujours nourri l’espoir d’exploiter son pétrole. Une semaine avant l’élection présidentielle, qui s’est soldée par la victoire d’IBK, le gouvernement de transition a distribué des licences pour l’exploration du bassin pétrolier de Taoudéni. C’était à l’issue de son dernier conseil des ministres. Les blocs 21 ET 28 sont revenus à la compagnie irlandaise Circle Oil And Gas Ltd. Et le bloc 4, à la société tchèque New Catalyst Capital Investment.
Alors que le processus de paix commence à prendre forme au Nord-Mali, grace aux accords d’Alger de 2015, le groupe public algérien Sonatrach se prépare à reprendre ses activités d’exploration dans le bassin de Taoudeni dans le nord du Mali, dès que Bamako aura concrétisé le processus né de l’accord de paix signé avec les forces rebelles occupant le nord du pays. Il avait auparavant pris contact, à cet effet, avec l’Autorité pour la promotion de la Recherche Pétrolière au Mali (Aurep), à un moment où les autorités maliennes ont décidé d’entamer des pourparlers avec les groupes rebelles, apprend-on. « La Sonatrach a pris contact avec moi », a confié le directeur général de l’Aurep, Lamine Alexis Dembélé.
La société pétrolière algérienne engagée dans le bassin de Toudenni, à la frontière malienne, à travers un contrat de recherche et d’exploration s’était retirée en 2012 après les combats qui ont éclatés dans la région Nord, suivis par l’enlèvement du corps diplomatique de l’Algérie à Gao et l’intervention militaire française. A présent, l’Algérie compte reprendre la main dans la région et « contrer toute velléité étrangère ». « Ils voulaient être rassurés sur nos intentions ». Sonatrach, fleuron de l’industrie pétrolière algérienne, travaille avec les pays voisins avec la sérénité du voisinage, au contraire des autres compagnies, occidentales, dont la présence, prélude, en règle générale, d’une éventuelle implantation politico-sécuritaire. Cela s’est vérifié plus que de mesure. Les
Etats africains n’en sont plus dupes.