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Alger

Une situation financière particulièrement délicate

La liquidité bancaire dont le niveau permettait jusque-là aux banques Algériennes de faire face à leurs engagements à court terme et qui permettait en conservant leur solvabilité, est désormais devenue une sorte d’entrave pour le système bancaire algérien où la liquidité bancaire s’est affaissée à  521,073 milliards de dinars en novembre 2020, selon le dernier bilan de la Banque d’Algérie au 30 avril 2021, publiée au dernier journal officiel n° 66 datant du 29 août 2021.

Ainsi le niveau des liquidités bancaires qui était de 1108 milliards de dinars en décembre 2019 à 771 milliards DA en juin 2020 a dégringolé à 476 milliards en septembre de la même année. 

Au rythme de cette contraction, le risque de liquidité qui tend à devenir  systémique, menace d’entraîner un phénomène de contagion et de mettre en danger la stabilité macroéconomique et financière du pays du fait des corrélations dynamiques entre la liquidité bancaire et la croissance du PIB en volume qui font que la liquidité s’accroît quand l’activité économique s’accélère.

Mais qu’est ce qui fait que le système bancaire algérien qui était en situation de surliquidité, il y a juste dix ans de cela en soit arrivé à cette pénurie de cash ?. Pour comprendre les raisons, il faut tout d’abord savoir que la liquidité bancaire avait été soutenue par les dépôts d’hydrocarbures liés à la rente dont l’épuisement a fini par entraîner l’effet dominos sur toute la chaine économico-financière. 

Récemment le gouvernement avait opté pour le financement non conventionnel, avec un montant qui dépasse les 6000 milliards de dinars entraînant une augmentation de la masse monétaire de 12,2%. Pour y remédier la BA avait  mis en place une politique monétaire restrictive, baissant cette masse de 8% en 2019 

Par ailleurs, la crise sanitaire a provoqué une hausse de taux de chômage et le perte de pouvoir d’achat, suite à la hausse de l’inflation faisant que les ménages se sont retrouvés dans une situation de crise en consommant leurs épargnes, suite à la baisse de leurs revenus et le hausse les prix les produits.

Situation qui, par ailleurs, avait entraîné une forte pression sur les guichets, les banques et de la poste, poussant les pouvoirs publics à adopter une  politique monétaire restrictive engendrant ainsi un impact direct sur croissance.

A signaler que la circulation fiduciaire hors banques a augmenté de 12,93 %, passant de 5 437,6 milliards de dinars à fin 2019 à 6 140,7 milliards de dinars à fin 2020 représentant 34,73 % de la masse monétaire à fin 2020 contre 32,94 % à fin 2019.

Par ailleurs, les crédits à l’économie avaient baissé à 3,05 % en 2020 contre 8,84 % en 2019 traduisant une baisse des encours de 10 857,8 milliards de dinars à fin 2019 à 11 188,6 milliards de dinars à fin 2020.

En somme, les crédits accordés en 2020 par les banques aux entreprises publiques, aux entreprises privées et aux ménages, ont augmenté respectivement de 2,57 %, 3,45 % et 4,15 %.

Les crédits accordés au secteur public représentent 51,67 % du total des crédits accordés en 2020 et les crédits accordés au secteur privé représentent 48,32 % dont 8,20 % sont accordés aux ménages.

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