Le plan d’action du gouvernement qui sera proposé au Parlement prévoit « l’adoption d’un mode de règlement à l’amiable garantissant la récupération des biens détournés ».
La formule est simple mais semble bel et bien être la plus efficace parce qu’elle met l’individu face à un dilemme cornélien, puisque le « modus operandi » du gouvernement préconise de choisir entre la restitution des sommes ahurissants détournées et leur retour dans les caisses de l’État et l’emprisonnement, solution extrême, jamais souhaitée, et qui va empoisonner le restant de la vie de la personne.
C’est un peu l’effet « Mohamed Ben Salmane » le prince héritier d’Arabie saoudite qui a récupéré plus de 100 milliards de dollars (15% du PIB) détournés au profit des caisses du royaume wahabite.
La recette était simple. Au nom de la lutte anti-corruption, elle a consisté à arrêter du jour au lendemain, près de 200 princes, ministres et milliardaires et à les parquer dans un palace de Riyad, le Ritz Carlton. Accusés de fraude et de corruption, ces VIP, parmi lesquels figure le très riche prince al-Walid Ben Talal, se sont vu alors proposer un deal simple: la liberté en échange d’une part substantielle de leur fortune. Ils ont tous accepté de verser des milliards en cash, biens immobiliers ou actions, pour échapper à la prison.