Les images déplorables d’une classe politique affligeante n’ont cessé de tourner en boucle tant sur les sites d’informations que sur les réseaux sociaux. Des opposants au secrétaire général du Front de Libération nationale (FLN), Abou El Fadhl El Baadji, ont manifesté bruyamment, prenant d’assaut le siège central de FLN situé à Hydra.
Les militants du FLN, opposés au secrétaire général du parti, ont observé un sit-in devant le siège central de parti avant de « passer à l’attaque ». Lors de ce rassemblement pro et anti-Baadji, de violents échanges verbaux ont eu lieu entre les opposants et les partisans du SG du FLN, ce qui a nécessité l’intervention de policiers pour les disperser.
Ce n’est tant la révocation ou non du SG du FLN, Abou El Fadhl Baadji (parmi les plus fades de l’histoire du parti) qui attire l’attention et interpelle l’esprit, mais la manière dont les partis, de type FLN, agissent pour destituer, révoquer ou imposer un chef. Nous avions vécu de semblables scénarios, avec des arrière-fonds différents, chez le FFS, le MSP, le RND ou le PT. Tous les patrons de ces partis ont vécu des journées « sans », où mettre fin au chef du moment était le seul objectif des militants. Louisa Hanoune a eu sa dose récemment ; Abderrezak Makri a combattu ses plus proches collaborateurs pour maintenir le parti à flots ; les exemples ne manquent pas.
Dans quelques semaines, le coup de starter des élections communales sera donné ; vous observerez avec dépit, encore une fois, la quantité négligeable que constitueront ces chefs de partis devant l’électorat. Vous observerez que peu d’entre eux seront capables de remplir une salle de cinéma, de mobiliser une foule de badauds sur le parvis d’une ruelle adjacente au siège de leur parti ; ou de convaincre les membres de leur propre famille de la justesse de leurs idées.
Il est vrai que l’ancien système a tout fait pour niveler la classe politique par le bas, mettant à terre toutes les structures qui pouvaient représenter quelque alternative crédible pour en faire son agent propre ; mais il y a l’esprit de corps, l’esprit de parti, la foi, la conviction, etc. autant d’éléments qui font d’un politicien un chef ou une baudruche.
Avoir une classe politique pesante et influente sert quand l’Etat-nation traverse des zones de turbulences. Avoir des leviers en temps de disette sert aussi –et surtout – la patrie, quand, comme nous le vivons maintenant, les hostilités étrangères jaillissent de toutes parts.