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Alger

Montée du chômage en Algérie, une véritable bombe à retardement

Industrie, bâtiment, prestation de services … De nombreux secteurs pâtissent aujourd’hui de tensions de recrutement, que des crises multiples qui secouent l’Algérie depuis Septembre 2019 se sont renforcées avec la crise sanitaire.

C’est la grande problématique de cette rentrée. Après presque deux années de crise, de nombreux indicateurs sur le front de l’emploi s’affichent au rouge; et pourtant, les bras ne manquent pas et les entreprises sont dans l’obligation de relancer leur machines sous peine de choir de la faillite. 

Paradoxalement, les offres d’emploi des chefs d’entreprise ne se font plus voir. Une situation qui pénalise grandement la stabilité sociale et qui menace sérieusement la reprise et par ricochet la croissance.

Selon les estimations du Fonds monétaire international, le taux de chômage en Algérie devrait augmenter plus fortement pour atteindre environ 19 % à partir de 2021.

Plus que tous les autres pays du monde et compte tenu de la situation politico-sociale plus que jamais tenue, notre pays est sérieusement menacé par le chômage. Ce phénomène affecte une part trop importante de la population active, n’épargnant désormais aucun des deux sexes, encore moins les diplômés ou non et encore moins les jeunes disposant de la maitrise d’un métier, présageant des conséquences très néfastes sur le plan économique. 

Avec la présence d’un déficit d’emplois décents et permanents, l’inadéquation entre l’emploi et la formation, la crise économique et les flux migratoires, les conséquences s’annoncent d’une nature si gravissime et sur le plan économique et sur le côté social qui menace à tout moment d’exploser.

Plus de 3 millions de jeunes sont à présent sans emploi et de nombreux autres millions se retrouvent piégés dans des emplois à court terme, faiblement rémunérés ou dans l’économie informelle. 

Toute une génération de jeunes est oubliée, dont les conséquences s’avéreront très graves pour la société, et le gouvernement est plus que jamais appelé à réagir de toute urgence afin de faire avancer la création d’emplois, en maintenant les mesures de relance économique lorsque cela s’avère nécessaire plutôt qu’en réduisant les dépenses publiques.

Il est vrai que la crise économique nettement aggravée par les effets de la crise sanitaire a entraîné un accroissement explosif du taux de chômage, dans la mesure où deux millions et demi supplémentaires de jeunes sont venus grossir les rangs des chômeurs entre 2017 et 2021, portant le taux total à 19%. 

Le plan adopté à  l’ère Djerad n’a pas entrainé l’effet escompté à savoir celui de voir le taux de chômage se diminuer plus rapidement parmi les jeunes que parmi les travailleurs plus âgés, et le modèle de travail à court terme, à temps partiel et précaire pour les jeunes qui sont en mesure de trouver un emploi recule de manière significative. 

Les effets économiques et sociaux à court terme du chômage élevé des jeunes sont bien documentés et le dommage causé par les crises multiples actuelles à la cohésion sociale risque d’être très grave delà à menacer la paix et la cohésion sociale.

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