Le changement par les urnes tend de s’imposer à tous après que le brouillard politique qui a enveloppé le pays commence peu à peu à se dissiper. Les décisions du Front des forces socialistes (FFS) et du Parti des Travailleurs (PT), vendredi passé, qui ont annoncé leur participation aux élections locales du 27 novembre prochain ouvrent une nouvelle page dans le paysage politique du pays sclérosé, deux années durant, par un immobilisme sans nom.
La participation du FFS et du PT au prochain rendez-vous électoral va casser définitivement l’engourdissement qui s’est emparé des partis de l’opposition démocratique et va redonner sa place et sa vivacité au discours politique étouffé par les discours extrémistes relayés sur les réseaux sociaux. L’espace politique a été monopolisé ces dernières années par des intrus qui ont tout fait pour disqualifier les partis politiques et les mettre hors-jeu pour mieux imposer leurs conceptions et options qui n’ont, en réalité, d’autres objectifs que d’entraîner le pays dans des turbulences interminables.
Le peuple qui s’est soulevé comme un seul homme en février 2019 a réclamé l’instauration d’un état de droit où l’indépendance de la justice et la liberté de la presse ne seraient pas de vains mots. Il n’a jamais été question de la chute du pays ou de sa dislocation comme le réclament maintenant ouvertement certaines parties. Profitant de la colère légitime du peuple, certains revanchards se sont mis à l’action en ajoutant de l’huile sur le feu. Des mois durant, ils n’ont fait qu’exacerber les tensions en s’opposant à tout dialogue politique et social et à toute solution à la crise ! Hormis des slogans creux, ils n’avaient présenté aucune alternative et aucun programme aux citoyens qui appelaient de tous leurs vœux à la naissance de la nouvelle Algérie.
Si l’urne a été choisie dès le départ comme seul instrument du changement, on aurait eu actuellement, un Parlement à majorité « hirakiste » et on aurait évité bien des blocages au pays. Le retour des partis du camp démocratique au verdict des urnes est un indice que le politique va reprendre peu à peu sa place et ses droits, accaparés depuis au moins deux ans par des intrus et des « youtubeurs » très actifs.
Les partis politiques, notamment ceux du camp démocratique, sensés montrer le chemin, prendre des initiatives et guider le peuple pour mieux servir le pays, se sont laissés guidés, depuis deux années par ces « youtubeurs » qui leur imposaient la marche à suivre. Une situation inédite que la participation du FFS et du PT va enfin inverser. Les élections locales qui s’annoncent vont certainement décongeler le champ politique, frappé d’atonie et d’aphonie depuis de longs mois.