Le premier ministre, Aimene Benabderahamane, a fait état hier, devant l’assemblée populaire nationale (APN), de la nécessité de moderniser le système bancaire et financier Algérien, à travers notamment « la densification du réseau des banques et des assurances avec l’ouverture de 30 nouvelles agences bancaires tous les ans ».
L’histoire nous a enseigné en effet que les banques jouissent d’un rôle important et indispensable dans les différents systèmes économiques. Cette importance s’accroit davantage avec les bouleversements rapides et sans précédent que connait l’environnement bancaire et financier international.
En Algérie malheureusement nous avons raté des opportunités immenses ces vingt dernières en termes d’investissements, nationale et étranger, à cause justement d’un système financier obsolète qui ne répond à aucune logique économique.
Nous avons géré notre économie comme le fait un vieux père de famille au crépuscule de sa vie sans prendre en compte l’évolution du reste du monde qui n’arrête pas de se moderniser pour offrir à ses citoyens de l’emploi et une meilleure vie.
Les changements qui se sont opérés à la faveur des réformes économiques ont mis à nu les faiblesses et les défaillances des systèmes de régulation en place. En ce qui concerne le système bancaire, les retards d’adaptation ont rendu les normes d’intervention du secteur anachroniques voire archaïques par rapport aux nouvelles exigences de l’économie et de la société.
De plus, le sentiment de lassitude qui prévaut tant chez les opérateurs économiques que chez les usagers anonymes des services bancaires traduit de plus en plus une attitude de défiance marquée à l’égard du système bancaire.
L’enjeu de la réforme bancaire est de faire redémarrer la croissance et de mettre au service de l’économie les moyens et les instruments d’une restructuration, d’un redéploiement et d’un accompagnement durable des activités. Cette réforme, que le corps social appelle de ses vœux, ne pourrait avoir véritablement de sens que si elle permet d’assurer un encadrement à la hauteur des aspirations sociales et des prétentions de développement économique.
La complexité du dossier rend le débat difficile compte tenu de multiples enjeux tout autant stratégiques les uns que les autres et de multiples interférences : politiques, économiques et sociales.
Le dossier est tellement complexe qu’aucun gouvernement, depuis de nombreuses décennies, n’a pu appliquer les réformes qui devaient être salutaires pour le secteur des banques et des finances.
Il y’a comme des forces surnaturelles qui bloquent à chaque fois toute velléité de changement, de numérisation et de modernisation d’un secteur pourtant stratégique.
Le gouvernement Tebboune va-t-il réussir là où tous les autres avaient échoué ? C’est probable, à condition d’en finir avec les anciens réflexes qui tirent vers le bas un pays qui dispose pourtant de tous les moyens pour tenir le haut du podium au Maghreb et en Afrique.