L’État ne pouvait pas rester les bras croisés devant la hausse ahurissante des prix et qui pouvait aboutir sur des turbulences sociales à la veille de la rentrée scolaire. Plusieurs « modus operandi » ont été discutés et des plans arrêtés.
Un des plus urgents était celui de faire des « descentes » dans les commerces, les superettes et les épiceries. Les agents devaient constater de visu les prix affichés, le pourquoi de la hausse et les stocks morts (si stocks il y a) laissés de côté par les spéculateurs, remonter les filières et constater d’où viennent les hausses.
Autre riposte, plus efficiente, celui opérée par la Coopérative des céréales et des légumes secs de Blida, qui a annoncé hier, avoir démarré une opération de vente en gros de quantités de légumineuses au profit des commerçants et des transformateurs. Selon le texte de l’annonce, une vente de produits locaux et importés, « pois chiches et lentilles », a été initiée à des prix très raisonnables. Le prix d’un kilogramme de lentilles par exemple oscille entre 94 et 99 dinars, alors qu’il culmine à plus de 250 dinars chez les détaillants.
Aussi, le plafonnement des prix de premières nécessités est en débat au sein du gouvernement. Le ministère du Commerce a été chargé d’en dresser une liste exhaustive des produits de première nécessité et d’en proposer des prix à la fois abordables et étudiés, l’objectif étant de casser les monopoles et de faire pièce aux spéculateurs de tous poils qui champignonnent en ces périodes de disette comme de mauvaises herbes.
Il est de toute première instance pour l’Etat de générer un nouveau front de guerre (les turbulences sociales en sont un), alors même que les périls endogènes deviennent de plus en plus pernicieux et proches. Un front social uni et solidaire est un bouclier impénétrable en ces temps d’hostilité géopolitique. A la seule condition d’avoir un citoyen apaisé, et non pas un homme écrasé par le fardeau des prix à la veille d’une rentrée scolaire encore plus éprouvante économiquement.