Les membres de l’Assemblée populaire nationale ont prononcé leur verdict sur le Plan d’action du gouvernement. Tout en saluant le contenu du document les parlementaires ont soulevé l’omission dans le plan en question de plusieurs considérations qui devraient entrer en ligne de compte quand il s’agit de planification.
Il est question notamment de l’absence de délais, de chiffres et d’identification des sources de financement des actions projetées. Comment peut-on en effet parler d’un plan si les délais de réalisation des objectifs ne sont pas fixés ? Comment peut-on parler d’une planification sans quantification et sans statistiques ?
Partout dans le monde les planificateurs fixent les taux de production et de réalisation pour chaque secteur. Toute planification nécessite l’indication des chantiers à réaliser, des budgets à allouer pour chaque action, la fixation des délais de réalisation et des quantités à produire… sans cela, il n’est plus question de planification mais tout simplement de programme vague sans aucune stratégie.
Tout généreux qu’il est, pour les parlementaires, le Plan d’action du gouvernement pèche par l’absence de stratégie devant définir les ressources humaines et financières et un calendrier adéquat pour sa mise en œuvre.
Le gouvernement est tenu de prendre en compte les recommandations judicieuses des parlementaires et doit remédier aux omissions soulevées. Car, le temps est venu d’enterrer définitivement la politique des fameux plans quinquennats de l’époque Chadli et de Bouteflika qui ne sont pas à ce jour réalisés.
Les promesses ne font plus recettes et elles sont contreproductives. Seule la transparence et le langage de vérité peuvent maintenant convaincre. Depuis des décennies qu’on promet d’atteindre l’autosuffisance en blé, en pomme de terre… et on est toujours là à importer sans arrêt avec augmentation chaque année des quantités importées.
Tous les plans, tous les programmes, tous les engagements pris depuis au moins quarante ans ne sont pas encore réalisés. Nous dépendons toujours des hydrocarbures, nous exportons essentiellement et toujours du pétrole, nous importons 80% de nos besoins et notre monnaie va toujours de mal en pis. Les planifications mises en place jusque là, n’ont jamais abouties.
Un projet qui devrait être réalisé en deux ans avec tel budget, s’étire indéfiniment sur cinq à dix ans quand il est réalisé, en voyant son budget triplé ou quadruplé. Il n y a ni rigueur, ni suivi ni contrôle sérieux dans la réalisation des projets. Cette façon de gérer, favorisée en grande partie par la corruption a ankylosé les énergies sociales en sapant totalement la confiance du peuple en ses dirigeants. Le gouvernement actuel doit harmoniser son action, la rendre plus claire et confortée par des statistiques réelles pour motiver les énergies sociales et obtenir le progrès escompté.