Résultats d’incompétence ou fait prémédité, le lancement des projets sans en maîtriser les coûts et les délais de réalisation a occasionné des préjudices colossaux au trésor public.
C’est le chiffre livré, jeudi, par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, qui répondait aux questions des députés de l’APN dans le cadre du débat du Plan d’action du Gouvernement, entre 2005 et 2020, la réévaluation des projets a coûté plus de 8900 milliards de dinars..
A ce sujet, le chef du gouvernement a expliqué que la faiblesse d’évaluation des projets conduisant à la révision de leurs dotations et par conséquent au non-respect des délais de leur réalisation.
Pour rappel, dans son rapport d’appréciation de la loi portant règlement budgétaire de l’exercice 2015, la Cour des comptes avait alerté que sur l’enveloppe consacrée aux projets d’investissement estimée à 3 615,072 milliards de dinars, 760,69 milliards de dinars avaient été alloués à la réévaluation des projets générant plusieurs facteurs dont l’écart entre le prix de soumission et celui fixé par les bureaux d’études, l’insuffisance du nombre de bureaux d’études ainsi que les avenants aux contenus des projets lors de leur réalisation.
Fait inédit dans le monde cette réévaluation avait atteint les 100% du montant du projet, révélant l’ampleur des dilapidationsfaites des ressources financières.
Une année avant l’avènement du Hirak, soit en 2018, le budget d’équipement du ministère des Transports et des Travaux publics prévoyait, au titre des réévaluations, 12 milliards de dinars, environ 120 millions de dollars, pour les lots de travaux déjà achevés.
La méga-mosquée a coûté non pas 1milliard d’euros, mais beaucoup plus, en raison des retards accumulés à cause des différentes péripéties qu’a connues le projet avant sa réception ajournée à 2020.
En sommes, les réévaluations onéreuses des coûts des projets avaient ciblé notamment les secteurs des travaux publics, des transports, de l’hydraulique et du bâtiment, et aucun secteur n’était en reste. Situation qui a amené les pouvoirs publics ont mis à contribution des textes réglementaires afin d’éviter au Trésor public et à l’Etat, de grandes dépenses suite à l’introduction de projets pas encore arrivés à maturation.
Dans ce sens, le chef du gouvernement Aïmene Benabderrahmane a fait savoir que le volume des fonds colossaux dépensés pour la réévaluation des projets pas encore arrivés à maturation, faute de maitrise des délais de réalisation, s’élevant à plus de 8908 milliards de DA entre 2005 et 2020, affirmant que dorénavant le gouvernement ne permettra point l’inscription de projets publics non soumis à une étude de faisabilité opérationnelle et profonde.
Dans cette même lancée, il a annoncé la numérisationdes marchés publics à travers la création d’un portail électronique dédié à cet effet et ce avant la fin de l’année en cours, indiquant que cette mesure s’inscrivait dans le cadre des procédures visant la rationalisation des dépenses et l’amélioration de la gestion de l’argent public.
Il a souligné à cet effet que cette entreprise de numérisation des marchés s’isncrit dans les priorités du gouvernement, précisant qu’elle est consacrée dans l’avant projet de loi fixant les règles générales des marchés publics qui sera présenté dans les plus brefs délais à l’APN.