Le président de la république n’a pas mâché ses mots, à l’occasion du lancement des travaux de la réunion du gouvernement avec les walis en évoquant la flambée des prix.
«Certains parasites et intrus du commerce ont misé sur la spéculation pour provoquer cette augmentation des prix», a-t-il en effet déclaré en annonçant le durcissement prochain des lois criminalisant la spéculation alimentaire. Cette annonce fait écho aux appels maintes fois réitérés de plusieurs organisations et experts réclamant la criminalisation de la spéculation et son classement comme étant une trahison vis-à-vis du pays.
En 2011 déjà, les barons de la spéculation ont failli embarquer le pays dans une spirale de violence aux conséquences incalculables, et ils reviennent ces jours-ci pour alimenter des troubles et entretenir la tension sociale pour servir de sombres desseins. Ayant la mainmise sur le marché, ils tirent, derrière leurs rideaux, les ficelles et décident de tout.
Ce sont eux, en dehors de toute logique qui fixent les prix, qui décident du rythme de l’approvisionnement des marchés et du type de pénurie à provoquer. Profitant de l’absence de contrôle et du suivi rigoureux du marché, ces spéculateurs de tous bords s’adonnent en toute quiétude à leurs pratiques frauduleuses en mettant par intermittence les consommateurs à rude épreuve.
Les actions menées jusque-là par le Gouvernement pour mettre fin à leurs agissements se sont avérées inopérantes. Les menaces, les colères et les coups de gueule du ministre du commerce à l’encontre de ces spéculateurs n’ont, jusqu’à présent, abouti à aucun résultat notable.
Depuis quelques semaines, notamment depuis la rentrée sociale, le quotidien des ménages rime avec pénuries, flambée des prix et baisse drastique du pouvoir d’achat. S’il est vrai que des forces occultes aux agendas bien déterminés ont quelque peu leur part dans le dérèglement du marché, notamment dans la survenue des pénuries, l’État ne joue pas également pleinement son rôle de régulateur. Que font les ministères du commerce et de l’agriculture de leurs engagements à approvisionner de façon régulière le marché et à faire baisser la fièvre qui s’en est emparée des prix ? Quelques soient l’origine et les auteurs de l’anarchie et de l’instabilité qui caractérisent actuellement le marché, les pouvoirs publics sont tenus d’apporter des solutions idoines pour y mettre fin. Tebboune a instruit avant hier le ministère du Commerce de trouver une solution à ce problème.
Cette instruction sera-t-elle suivie d’effet ! Atténuera-t-elle les tendances spéculatives actuelles ? Pas si sûr quand on sait que la crise du lait en sachet qui perdure depuis des mois, sinon des années, n’est toujours pas maîtrisée!