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Alger

La France doit faire son mea-culpa

Benjamain Stora, l’auteur du rapport sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie invite le président français  Emmanuel Macron à faire « un geste fort » envers l’Algérie à l’occasion de la commémoration des événements du 17 octobre 1961 pour apaiser la tension qu’il a suscitée par ses propos outrageants où il a déclaré que l’Algérie n’existait pas avant 1830.

Les Algériens sont très sensibles à tout ce qui touche à leur mémoire collective, prévient l’historien, et qui s’y frotte s y pique !  Anticipant sur les dérapages et les discours de haine qui peuvent entacher la prochaine campagne électorale pour les présidentielles en France, l’historien, en bon connaisseur de l’histoire et de la personnalité algériennes, plaide pour un retour à la normale dans les relations bilatérales entre les deux pays. 

 Cette sortie de Benjamin Stora montre que la discorde provoquée par les propos d’Emmanuel Macron n’est pas anodine et qu’elle peut s’aggraver si de réelles mesures d’apaisement ne sont pas prises dans l’immédiat. Les mots forts du président Tebboune qui a conditionné le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris par le respect total de l’Etat algérien et qui a qualifié de « gros mensonge » les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Moussa Darmanin sur les migrants algériens irréguliers se trouvant en France expliquent suffisamment le degré des tensions  provoquées par la frivolité macronienne.

 Logiquement la réaction des Algériens au rapport de Benjamin Stora en janvier dernier aurait suffi aux responsables français comme preuve que les Algériens ne badinent pas avec leur passé révolutionnaire ni avec leur histoire ! Mais comme les « colonialistes sont de mauvais élèves », ils refont toujours les mêmes bourdes, quitte à faire par la suite de plates excuses. C’est le cas de le dire, les propos de Macron ont remis en cause tous les efforts consentis des deux côtés dans le travail de mémoire ! Tout nouveau départ nécessite  de loyaux rapports et non des sorties médiatiques saugrenues et  des simagrées diplomatiques. Macron a merdé et  Benjamin Stora a raison de dire que la France doit faire son mea culpa  et entreprendre des gestes forts loin des hypocrisies diplomatiques et électoralistes. Le peuple algérien a pris acte des gestes symboliques entrepris ces derniers mois dans le chemin de la réconciliation des mémoires entre les deux pays, mais cela reste insuffisant tant que la France reste encore réticente sur certaines questions.

La restitution des crânes des résistants algériens, la déclassification des archives et la reconnaissance de la responsabilité française dans l’assassinat en 1957 d’Ali Boumendjel sont autant de pas positifs dans le long chemin de la réconciliation entre les deux pays, mais ces actes seront rapidement vidés de leur sens, si en parallèle, on tient des discours hostiles et mensongers  et  l’on permette à des parties connues pour leur haine envers l’Algérie d’activer librement sur le sol français!

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