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Quelle stratégie de gestion financière dans le Plan d’action du gouvernement ?

Tenaillé entre la priorité de relancer l’investissement, le renforcement des missions régaliennes de l’état et, paradoxalement, par l’impératif de réduire le déficit public, le gouvernement d’Aïmane Benabderahmane, ligoté, il est vrai, par les engagements du président de la république face à la tension sociopolitique qui secoue le pays, choisi de sacrifier économiquement correcte au souci de sauvegarder la paix sociale, bien que de façon conjoncturelle et combien même incertaine.

En effet, même si le creusement du déficit budgétaire s’avère énorme pour l’année 2022, tout comme l’indique la lecture des données consignées dans le projet de loi de finance pour l’année 2022, le gouvernement piloté par Aïmane Benbabderahmane, argentier du pays de surcroît, ne semble pas s’en soucier puisque l’avant-projet de loi de Finances pour l’exercice 2022 (APLF) implique une hausse sensible du budget de fonctionnement de l’État et un déficit budgétaire historique pour l’année qui pourra aller au-delà de 31 milliards de dollars.

Signe d’insouciance ou d’effet de panique dans l’action, L’équipe gouvernementale version Aïmane Benabderahmane semble naviguer à vue à omettant ou feignant ignorer l’impératif d’équilibrage des comptes publics de l’État. En effet ; l’APLF 2022 prévoit une hausse importante du budget de fonctionnement qui s’élève à 6311,53 milliards de dinars contre 5314,5 milliards de dinars inscrits dans la loi de Finances pour l’exercice 2021, alors que les recettes globales prévues dans l’APLF 2022 sont estimées à 5683 milliards de dinars, contre 5328 milliards DA pour l’exercice de l’année 2021.

Le PLF dans sa version actuelle,laquelle fait  ressortir un écart creux entre les recettes et les dépenses, situera le déficit budgétaire de l’État à plus de 4.100 milliards de dinars, soit 31 milliards de dollars, alors que celui-ci était de 22 milliards de dollars en 2021.

Ceci implique que contrairement au contenu du plan de relance promis par les pouvoirs publics et les promessesde promouvoir la transition écologique, la politique financière promue par le chef du gouvernement menace d’aggraver les déficits portant au rouge tous les indicateurs du tableau de bord de notre économie qui a fortement été affaiblie par les effets de la crise sanitaire.

Ce qui intrigue encore plus, demeure l’irrationalité du tableau de répartition par département ministériel des crédits ouverts au titre du budget de fonctionnement pour 2022 lequel accorde la part du lion au département de la Défense nationale, avec un budget estimé à 1300 milliards DA, contre 1230 milliards DA en 2021, contre 825 milliards DA pour le ministère de l’Éducation nationale et 400 milliards de dinars pour le ministère de l’Enseignement supérieur 

Et alors que le budget prévu pour les services de la présidence de la République pour 2022 se voit porté à 15 milliards de dinars, les crédits ouverts au profit du ministère de l’Agriculture sont plafonnés à 341 milliards de dinars au moment où le budget du ministère de la Santé est fixé à 439 milliards de dinars. 

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