La crise multidimensionnelle que vit le pays depuis 2019 et qui s’est aggravée par la pandémie du Covid-19 a mis les entreprises, notamment ,les PME dans de graves difficultés au point qu’elles n’arrivent plus à honorer leurs engagements vis-à-vis des banques et des autres institutions.
Sami Agli, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), n’a pas caché son inquiétude face à cette situation qu’il qualifie « d’inertie doublée de précarité » et appelle à la mobilisation de tous les acteurs pour faire face aux lourds défis imposés par cette conjoncture spécifique.
Sans mesures immédiates et courageuses avertissent les patrons, de nombreuses entreprises seront forcées dans les prochains mois de cesser leurs activités avec les conséquences que l’on sait sur l’emploi et la paix sociale.
Déjà de nombreuses petites entreprises touchées de plein fouet par le choc provoqué par le mouvement populaire du 22 février 2019 et l’impact de la crise sanitaire ont déjà baissé rideaux et d’autres s’apprêtent également à déposer leurs bilans si des décisions spécifiques de l’Etat ne viennent les dissuader de le faire. Pour l’écrasante majorité des opérateurs, les dispositifs mis en place jusqu’à présent par les pouvoirs publics pour venir en aide aux entreprises en difficulté sont largement en deçà des attentes escomptées.
Ils estiment qu’on ne peut relancer la machine économique, après une panne de deux longues années, avec des demi-mesures et de faibles dispositifs d’assistance! Pour eux, les grands maux nécessitent, non pas des palliatifs, mais de grands remèdes ! Aussi plaident-ils pour des mesures courageuses et de rupture à savoir, un code d’investissement plus facilitateur, une amnistie fiscale pour les deux dernières années d’inactivité, la création d’un fonds spécial pour le soutien des entreprises, l’accès à des crédits exceptionnel avec un taux bonifié et la mise en place d’un dispositif pour couvrir les fluctuations du dinar. Décelant dans le discours du président de la république des messages apportant de la confiance, les opérateurs se disent présentement optimistes et croient que le plan d’action actuel du gouvernement répond à beaucoup de leurs préoccupations soulevées.
Toutefois il ne cachent pas leurs inquiétudes pour le moment. Ils attendent pour voir quel serait l’impact des décisions du gouvernement sur la réalité économique du pays ! Pour booster dans l’immédiat l’investissement et pallier au déficit d’activité existant, la Confédération algérienne du patronat citoyen appelle à débloquer en urgence les quelques 1 500 projets d’investissement qui sont actuellement en souffrance au niveau de l’Agence nationale de développement de l’investissement. Comment bloquer des projet quant l’heure exige encouragement de l’investissement ! La relance économique ne peut s’accommoder de blocages de projets pour raisons bureaucratiques encore moins d’atermoiements et d’absence de cadre juridique clair et stable.