Un récent reportage réalisé par des journalistes français et diffusé estimait qu’un vendeur de cannabis gagne 6 000 euros par mois, alors que le guetteur ou le rabatteur gagne environ 2500 euros, alors que le gérant de l’affaire peut gagner jusqu’à 9000 euros/an. En Algérie, les chiffres, convertis en dinars, ne sont pas loin. Ces gains faramineux profitent principalement aux Marocains, notamment concernant la revente du cannabis au détail en Algérie, au Sahel et en Europe occidentale.
Les saisis des douanes marocaines en matière brut ou en argent liquide remplissent les caisses des services secrets, dont principalement la DGED, et servent à entretenir les caisses noirs de Abdellatif Hammouchi pour payer des armées de journalistes, eurodéputés et diplomates un peu partout dans le monde, ainsi que pour accomplir les « sales besognes » et payer les hommes de main et les seconds couteaux.
Ceci pour le coût financier, et ce que la culture du cannabis rapporte aux Marocains. Le coût social est beaucoup plus gravement élevé : le cannabis est devenu un produit de consommation courante dans beaucoup de pays, comme l’Algérie, la Tunisie, la France, l’Espagne, l’Italie, etc., malgré son interdiction par la législation des pays cités. Les ravages provoqués sont terribles aussi.
En 2000, on peut estimer à plus de 30% des jeunes d’entre 17-30 ans qui avaient déjà expérimenté l’usage de cannabis. Il n’est que voir les rapports de la police, de la gendarmerie et du MDN pour constater combien le fléau s’est insidieusement introduit dans la société pour la détruire de l’intérieur.
Le coût social du cannabis, autrement dit le coût que fait supporter le cannabis à la collectivité, dans chaque pays, a été estimé par des experts onusiens à 1 milliard d’euros. Outre les problèmes de santé et d’ordre public posés par sa consommation qui justifieraient l’interdiction de son usage, le cannabis est classé sur la liste des stupéfiants et à ce titre, la détention, la vente, l’importation et la culture de cette drogue sont prohibées par la loi. D’où la mise sur pied de plusieurs services de sécurité pour la traque, la détection et l’interception du cannabis marocain en route vers l’Algérie, ce qui, d’année en année, fait saigner à blanc le Trésor public de l’Algérie.
Ce marché juteux de 900 millions d’euros/an a crée un univers propre à lui : il a ses codes, ses mots de passe, ses chefs, ses barons, ses fiefs, ses repaires, ses itinéraires, ses caïds, sa mafia, ses banques, et ses stratifications : cultivateurs, acquéreurs (à la source, au Maroc), ses transitaires, ses passeurs, ses dealers, pour arriver aux petits consommateurs (Algérie, Tunisie, Mali, Niger, Soudan, Egypte, ainsi que l’Europe occidentale, principalement l’Espagne, la France, le Portugal et l’Italie), situé à la berge nord du Maroc et de la Méditerranée, donc « à proximité »).