Une start-up est une entreprise innovante nouvellement créée, généralement à la recherche d’importants fonds d’investissement, avec un très fort potentiel éventuel de croissance économique et de spéculation financière sur sa valeur future. Sa phase de recherche et développement de produit innovant, de tests d’idée, de validation de technologie, ou de modèle économique est plus ou moins longue, avant sa phase commerciale, et son risque d’échec est très supérieur à celui d’autres entreprises, par son caractère novateur, sa petite taille et son manque de visibilité.
Les start-up s’établissent généralement dans des pépinières d’entreprises, incubateurs d’entreprises ou technopoles, ou encore dans des hacker houses, sur des marchés innovants. Leur nombre croît en particulier à partir des années 1990, avec la nouvelle économie (ou économie numérique, à l’origine de la bulle Internet). Elles peuvent être financées par diverses formes de capital risque, business angels, fonds communs de placement dans l’innovation…
L’intérêt pour les start-up a été une constante de l’histoire des bourses de valeurs, constatée en particulier dans les années 1920 à Wall Street, lors de la radiomania entourant les dizaines de start-up profitant des progrès technologiques dans la TSF, qui prend le relais des spéculations constatées dès 1912 lors du scandale Marconi. Ainsi, il est possible d’affirmer que les premières start-up à voir le jour sont les entreprises de la Silicon Valley comme International Business Machine (IBM) fondée en 1911.
Le terme de « start-up » est devenu populaire à la fin des années 1990. Lors de cette période, une bulle spéculative se crée du fait d’un surinvestissement dans les petites start-up liées aux technologies de l’information cherchant une entrée rapide en Bourse et promettant des profits potentiels. Cette bulle a été nommée « dot-com bubble » (« bulle point com » en français). Beaucoup de ces start-up démarrent comme spin-offs (filiales) de groupes de recherche universitaires. La décennie 1990 est la période de naissance de la plupart des start-up ayant réussi (à l’origine Apple ou Google peuvent être considérées comme des start-up).
L’émergence planétaire des start-up
Le pic de l’engouement pour les start-up, qui bénéficie aussi aux petites sociétés de biotechnologies et aux sociétés minières junior, a lieu entre 1997 et 2001.
En 2011, Eric Ries écrit l’ouvrage The Lean Startup dans lequel il définit les principes d’une start-up. Le lean start-up est une méthodologie pour permettre le démarrage d’une activité économique ou le lancement d’un produit. Le but de cette méthode est de parvenir à raccourcir les cycles de développement et donc à rapidement trouver un business model viable. Pour ce faire, deux volets sont impactés: 1) l’organisation de la production doit laisser place à l’inventivité plutôt qu’à la planification; 2) l’expérimentation scientifique et le retour des consommateurs sont préférés au développement théorique des produits. Cette méthodologie répond à la grande incertitude dans laquelle doivent évoluer les start-up et à la nécessité qu’elles ont de développer un produit ou un service demandé.
L’idée sur laquelle repose cette méthode est que les start-up n’ont pas vocation à rester les mêmes, elles doivent au contraire trouver rapidement les moyens de devenir des entreprises prospères. C’est ce qu’explique Steve Blank dans son livre The Four Steps To The Epiphany9 écrit en 2005. Il y définit les start-up de la façon suivante :
The goal of a startup is not to be a startup. A startup is a temporary organization designed to search for a repeatable and scalable business model. (en français : Le but d’une start-up n’est pas d’être une start-up. Une start-up est une organisation temporaire conçue pour la recherche d’un business model adapté et reproductible)
A terme les start-up devront s’appuyer sur des entreprises déjà existantes pour progresser. Selon Alain Conrard, elles ont des difficultés à surmonter la période dénommée « vallée de la mort » (entre 1 et 3 ans d’existence). Pour se développer, voire survivre, elles ont besoin de s’appuyer sur des entreprises plus importantes comme les ETI (Entreprise de taille intermédiaire) et profiter du réseau et des expertises de leurs parrains.
D’abord, la culture organisationnelle des start-up repose sur l’idée qu’il n’est pas nécessaire de d’installer un système hiérarchique rigide entre les travailleurs au sein d’une start-up, d’ailleurs souvent dénommés « collaborateurs ». Cette organisation repose sur une étude du psychologue Douglas McGregor parue dans les années 1960. Cette étude montre qu’il y a deux types d’êtres humains : les X, qui cherchent à éviter le travail et les Y, qui prennent du plaisir à travailler. A partir de ces théorie X et théorie Y, il n’apparaît pas utile de mettre en place un système répressif puisque quoi qu’il arrive les X chercheront à éviter le travail et les Y s’impliqueront plus. Dès lors, plutôt que d’installer des contraintes, la culture organisationnelle des start up cherche à éliminer les facteurs de stress, pour permettre aux employés et aux chercheurs de se concentrer moins sur l’environnement de travail, et plus sur la tâche à accomplir. Cette culture organisationnelle est à l’origine de la création des hacker houses.
De ce fait, les start-up sont connues pour leurs espaces de travail organisés pour être récréatifs afin d’améliorer le bien-être de leurs employés. Des tables de ping-pong, baby-foots ou des coins repos sont aménagés afin de faciliter la communication et la formation d’un esprit d’équipe entre les employés de manière informelle. Linkbynet, une start-up française avait même installé un tobogan dans ses locaux. L’idée est qu’en favorisant le bien-être, les employés seront plus heureux et donc plus productifs.
En 2017, le baromètre Paris Workplace publié par la SFL et l’IFOP qui évaluent les conditions de travail des employés de cent entreprises de la French Tech, dont font partie de très nombreuses start-up, montre que ces derniers sont globalement plus satisfaits de leurs conditions de travail que le reste de la population. Ils évaluent leur bien-être à 7,97/10 contre 6,50/10 pour la population générale.
Limites du modèle des start-up
Pour certains chercheurs comme Antoine Gouritin, le modèle des start-up, comme de nombreux objets en rapport avec le numérique, est sous-tendu par une logique « solutionniste » au sens d’Evgeny Morozov. Le solutionnisme technologique correspond à la croyance que grâce aux outils numériques comme les start-up, des solutions simples et techniques peuvent être trouvées à toutes sortes de problèmes. Dans ce sens, ce qui est attendu des start-up n’est pas qu’elles se penchent sur les causes profondes des problèmes, mais qu’elles trouvent des solutions techniques efficaces rapidement21.
Le modèle organisationnel des start-up est aussi remis en cause par d’anciens employés. Ainsi, Mathilde Ramadier, une ancienne employée de start-up a ouvert le débat en publiant son livre « Bienvenue dans le nouveau monde. Comment j’ai survécu à la coolitude des start-up » en 201722. Depuis, une prise de conscience s’opère23.L’organisation peu hiérarchique des start-up fait que tous les employés portent la même responsabilité quant à leur bon déroulé. Les employés encouragés à remplir des objectifs dépassent souvent les limites d’heures supplémentaires, d’autant plus qu’il est difficile de séparer vie professionnelle et personnelle dans ce milieu très connecté. Enfin, les contrats de travail des employés de start-up sont souvent précaires puisque l’entreprise elle-même n’est pas complètement stable24.
Algérie, un financement, et des résultats qui se font attendre
A ce jour, un total de 65 projets ont été financés par l’Algeria Startup Fund (ASF) depuis sa création en octobre 2020, a indiqué jeudi à Alger M. Ahmed Haftari, Directeur général de ce fonds.
Sur les 247 demandes déposées par des porteurs de projets innovants durant sa première année, l’ASF a pris en charge 65 projets, a indiqué Haftari dans une conférence de presse consacrée à la présentation du bilan à l’occasion du 1er anniversaire de la création de ce fonds. Parmi ces projets financés 38 projets à « forte valeur ajoutée » dans les domaines d’industrie pharmaceutique, l’intelligence artificielle, les nouvelles technologies et l’économie de connaissance, a-t-il ajouté.
La valeur financière de ces 38 projets s’élève à 400 millions Da financés par six banques publiques, a relevé le Dg de l’ASF.
Pour sa part, le président du conseil d’administration du Fonds, Mhanned Bourai a mis en avant « le rôle pivot » des six banques publiques dans la réussite des opérations de financement des projets innovants, soulignant que ces banques ont accordé à l’ASF un montant préliminaire pour entamer son fonctionnement estimé à 1,2 milliard Da.
Il a ajouté que ces fonds « fructueux » permettront l’émergence de sociétés algériennes « géantes » dans le domaine de l’économie du savoir.
Le Ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’économie de la connaissance et des startups Yacine El-Mahdi Oualid, a annoncé, lors de la conférence de presse, le lancement d’une plateforme numérique pour le fonds, qui permet aux porteurs de projets innovants d’enregistrer leurs projets « où qu’ils soient dans la patrie sans aucune barrière bureaucratique ».
A son tour, le Gouverneur de la Banque d’Algérie, Rosthom Fadhli, a affirmé le soutien continu des institutions bancaires à de tels projets afin de les mettre en œuvre sur le terrain.
Le président de l’organisation des opérations de la bourse, Abdelhakim Berrah, a quant à lui souligné le rôle de la valeur dans la création d’un écosystème permettant à ces institutions de se développer.
Dans le même contexte, il a appelé à intégrer les institutions bancaires privées dans le financement de tels projets, qui conduiront inévitablement à la diversification de l’économie nationale.
A l’occasion de la célébration du premier anniversaire de la création du Fonds, des expériences réussies de plusieurs start-up financées en partenariat avec le Fonds ont été présentées.
63 % des start-ups labellisées créées entre 2020 et 2021
Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-ups, Yacine El Mahdi Oualid, a indiqué récemment, à Constantine, lors des travaux de la rencontre régionale sur les start-ups que « 63% des start-ups labellisées ont été créées entre 2020 et 2021 ».
« Beaucoup de start-ups ont bénéficié de financement ou d’un accord de financement pour être financées dans les jours à venir », a souligné M. Yacine Oualid, faisant état de 64 start-ups financées, un chiffre, a-t-il dit, qui sera revu à la hausse au fur et à mesure de l’augmentation du nombre des labels octroyés.
Le ministre délégué a fait état, dans ce cadre, de 624 start-ups labellisées à l’échelle nationale et de 6.657 personnes inscrites sur le site officiel des start-ups, dont 2.000 ont demandé le label.
Ces statistiques encourageantes reflètent, a-t-il estimé, la performance des mesures gouvernementales mises en place au service des start-ups, considérées comme le maillon fort du projet d’édification d’une économie de connaissance permettant d’avancer vers une Algérie meilleure.
Evoquant l’impact qu’ont eu les mécanismes d’accompagnement et d’appui aux start-ups sur l’amélioration de l’écosystème de l’innovation, le ministre délégué a mis l’accent sur l’importance du Fonds de financement des start-ups qui consiste en un financement reposant sur une prise de participation minoritaire dans le capital des start-ups pour une durée limitée.
Le nombre des incubateurs d’affaires est passé de 14 à 29 durant les 6 derniers mois, a déclaré M. Yacine Oualid, ajoutant qu’il s’agit là d’une performance, d’autant que les incubateurs d’affaires sont considérés, selon lui, comme le moteur de l’écosystème des start-ups.
Cette rencontre régionale à laquelle ont assisté plusieurs ministres, une dizaine de walis de l’Est du pays, des porteurs de projets et d’idées, des experts, et des représentants de plusieurs universités algériennes, a vu le lancement de challenges de biotechnologie et d’intelligence artificielle.
L’Algérie a besoin d’entreprises assurant une valeur ajoutée réelle
Pour le ministre délégué chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up Yacine El Mahdi Oualid, l’Algérie a besoin d’entreprises qui « assurent une valeur ajoutée réelle et valorisent les compétences nationales ».
« Notre pays a besoin d’entreprises qui assurent une valeur ajoutée réelle, embauchent et valorisent les compétences nationales », a précisé le ministre à l’ouverture d’une conférence régionale dédiée aux start-up « Constantine Disrupt », soulignant que la seule voie pour se libérer de la rente pétrolière est d’œuvrer à « créer le plus grand nombre d’entreprises créatrices de richesse et un tissu complémentaire de start-up, d’entreprises et de micro-entreprises ».
« Un cadre réglementaire, un fond de financement des start-up et des mesures fiscales incitatives sont nécessaires pour aider à la création des start-up », a relevé Yacine El Mahdi Oualid.
Rappelant que l’économie de la connaissance constitue « un axe essentiel du programme du Gouvernement », le ministre délégué a estimé que de profondes réformes doivent être opérées pour relever les grands défis auxquels fait face le pays.
Il a énuméré la transition énergétique, l’administration numérique et l’économie diversifiée comme les défis à relever pour « créer un nouveau modèle économique », basé sur la valorisation de la ressource humaine et s’appuyant sur les chercheurs et les ingénieurs promus des universités nationales.
Le ministre délégué a également indiqué que le nouveau modèle économique s’appuie sur la consolidation de la recherche dans les entreprises et la protection du système de la propriété intellectuelle ainsi que la création de nouveaux mécanismes de financement des start-up.
La conférence régionale dédiée aux start-up « Constantine Disrupt », tenue dans la Salle Ahmed Bey, vise à stimuler l’écosystème de l’innovation dans l’Est du pays et est dédiée exclusivement aux start-up, aux porteurs de projets innovants, aux experts en technologie et aux étudiants.
Des conférences animées par des experts algériens et étrangers autour de plusieurs thématiques se rapportant à la biotechnologie, à l’intelligence artificielle et à l’Internet des objets (IoT/ Industry 4.0) sont en cours.
Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up, qui était accompagné des ministres de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, de la Numérisation et des Statistiques, Hocine Cherhabil, et du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des micro entreprises, Nassim Diafat, a visité une exposition dédiée aux start-up activant dans l’Est du pays, organisée dans le hall de la salle Ahmed Bey.
Faire des start-up un « outil fort pour la concrétisation de l’inclusion financière »
Pour Yacine El-Mahdi Oualid l’Etat œuvre à faire des start-up un « outil fort pour la concrétisation de l’inclusion financière ». « L’Etat algérien, à travers les différents mécanismes et les mesures d’appui et d’accompagnement dédiés à la promotion des startups, vise à développer l’inclusion financière pour une meilleure mobilisation des ressources financières », a-t-il affirmé, d’autant que l’édification d’une économie de connaissance passe, dit-il, « obligatoirement par le transfert d’une économie matérielle à une économie immatérielle ».
Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up a, dans ce cadre, rappelé l’importance « capitale » accordée par l’Etat à l’économie de la connaissance et a mis en avant les profondes réformes engagées notamment en matière de formation et de développement de la recherche au sein des entreprises.
Il a indiqué que ce genre de rencontres regroupant les décideurs avec les experts, les porteurs de projets et d’idées et les universités constitue une « opportunité devant permettre le développement de ce secteur au service de l’économie nationale ».
« Permettre aux startups de participer efficacement à l’édification d’une économie nationale solide à travers la résolution des différents problèmes qui se posent comme la sécurité alimentaire et la sécurité de l’eau, entre autres, figure parmi les objectifs que l’Etat s’emploie à concrétiser dans le cadre de la consolidation de l’économie de la connaissance », a ajouté le ministre délégué.
Il a également affirmé que l’encouragement de l’entrepreneuriat féminin figure parmi les thèmes importants que les pouvoirs publics s’attèlent à encourager et à concrétiser.
Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up, était accompagné des ministres de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, de la Numérisation et des Statistiques, Hocine Cherhabil, et du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des micro entreprises, Nassim Diafat.