Son groupe, d’abord dénommé le Mujao, en forme longue Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest, s’était spécialisé dans les attaques visant exclusivement l’Algérie, ses ressortissants et ses intérêts. Son chef, Adnane Abou Walid Al-Sahraoui, a été tué par un tir de drone dans une opération de Barkhane en septembre dernier.
Le Mujao, devenu Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) tentait d’importer ( en réalité, on tentait de lui faire faire ce rôle) le djihad du Machrek au Maghreb. L’opération qui a ciblé le consulat d’Algérie à Gao, c’était lui ; la prise d’otage de Boualem Sias, consul d’Algérie à Gao, c’était lui. La mise à mort de Tahar Touati, c’était encore lui ; en plus d’une dizaine d’opération qui ont ciblé la lisière frontalière et même certaines zones sahariennes.
Walid al-Sahraoui, une tête mise à prix 5 millions de dollars en 2019 par les Américains. Le tir de drone de drone qui l’a ciblé l’a surpris nuitamment sur sa moto grosse cylindrée. Il se faisait appeler par les membres de son groupe « Awas », son surnom ; son vrai nom : Lehbib Ould Ali Ould Saïd Joumani.
L’homme vivait chichement et se déplaçait sans escorte sur un territoire immense allant de l’Adrar des Ifoghas au Niger, Al Qaïda et Nosrat lui disputant âprement les zones du Nord-Mali. Le chef de l’EIGS est né au Sahara occidental en 1973. Il est, comme Oussama Ben Laden, le rejeton d’un clan fortuné et éduqué.
Aujourd’hui, on cherche son remplaçant à un moment où son groupe essaye de nouer des liens avec la franchise EI au Nigeria, où il a pu s’accaparer les territoires de Boko Haram après en avoir tué le chef, Aboubakr Shekau.
Sa mort est peut-être venue prématurément supprimer l’envie d’en connaitre plus sur Walid al-Sahraoui, son agenda, ce qui le faisait se concentrer constamment sur des cibles algériennes, et surtout sur ses relais hors du Mali. Ce que l’on savait avec précision c’était que sa famille était très riche et que ses aïeuls avaient des attaches fortes avec le renseignement marocain. Barkhane a-t-elle fait le bon boulot ?