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Alger

L’ATL 2, moins efficace que les « Accords d’Alger »

 Il constituait le pendant français aux accords d’Alger, la solution radicale et qui ne pouvait faire long feu. « Il », c’est l’ATL 2, ou plus communément l’Atlantique 2, un appareil de patrouille estampillé Bréguet – Dassault Aviation. C’est sur lui et sur les drones de combat que Barkhane misait. L’Elysée en était tellement sûr qu’il ne s’imaginait point l’issue fatal qui est la sienne aujourd’hui. En remballant équipements, armes et bagages, Macron se retrouve devant un immense dilemme dont il ne cherche même pas à s’en expliquer l’échec : quitter le Sahel sans jamais le quitter. 

Déjà Tabuka prépare la relève et donne aux Français une dernière chance de quitter le Sahel gagnant. Car Tabuka est un pur produit français, construit sur des « miettes » européennes, mais foncièrement dirigé par Paris, maitresse européenne du jeu au Sahel.

Les « accords d’Alger » sont en train de se (ré)imposer de nouveau comme l’alternative crédible, sérieuse et à long terme. Les armes n’ont pas pu faire la différence. Ni l’ATL 2. 

L’ Atlantique 2 promettait pourtant à Macron de s’imposer vite au Sahel ; il héritait de son prédécesseur une motorisation fiable et économe qui lui offre une endurance maximale de 14 heures de vol. L’ Atlantique 2 embarque notamment un détecteur d’anomalies magnétiques, capable de repérer la masse métallique d’un sous-marin en plongée à faible profondeur ; un radar Iguane, capable de détecter sur 360° des cibles de surface de très faible dimension, même par mer forte, un système de détection d’émissions radar ARAR 13, capable d’intercepter et d’identifier des émissions très brèves à grande distance ; un détecteur infrarouge ( FLIR) permettant l’identification de jour comme de nuit, des cibles de surface à grande distance ; et enfin, sept consoles de travail permettent aux spécialistes, sous la supervision d’un coordinateur tactique de gérer simultanément l’ensemble des systèmes de l’avion. On peut ajouter à ces équipements de haute technicité, le travail irremplaçable réalisé par les observateurs sur les côtés et dans le nez vitré, pour scruter la mer à l’œil nu où a la jumelle. Un équipage au complet comprend au total douze spécialistes placés sous le commandement d’un commandant d’aéronef, pilote expérimenté dont la responsabilité est de gérer la mission dans son ensemble.

Pourtant sur le terrain, Barkhane avait été un énorme gâchis, avec des « bévues », qui ont fait se retourner contre elle les populations du sud. 

Dès lors, la messe a été dite et la France ne pouvait continuer impunément à s’imposer sur un terrain qui lui a été foncièrement hostile. D’où la nécessité de retourner vite aux « Accords d’Alger ». C’est ce que les maliens ont compris et font aujourd’hui, avec plus de conviction qu’auparavant.

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