Selon les estimations du FMI, le chômage en Algérie a atteint 14,5% de la population active en 2021 et il est appelé à augmenter en 2022. Ce sont surtout les jeunes et les femmes, notent les rapports de différentes organisations, qui sont surtout les plus touchés par cette crise du chômage.
On dénombre actuellement, en Algérie, presque deux millions de personnes qui sont à la recherche d’un emploi. Avec un tel taux de chômage, c’est la porte ouverte à tous les scénarii catastrophistes. Dans le but de favoriser la stabilité sociale et de préserver la dignité du jeune algérien et interdire à toute partie de l’instrumentaliser à des fins politiques, le président Tebboune a décidé d’instituer, dès janvier 2022, une allocation chômage aux chômeurs primo-demandeurs d’emploi sans revenu, durant la phase de recherche d’un emploi.
Si cette décision est favorablement accueillie autant par les chômeurs que par la classe politique, elle ne règle pas pour autant l’épineux problème que constitue le chômage. Une allocation chômage, c’est bien, mais un emploi c’est beaucoup mieux. D’ailleurs pour certains, il fallait penser d’abord et avant tout à améliorer l’employabilité des jeunes et leur accès à l’emploi, que de verser dans les solutions provisoires qui ne font que compliquer davantage la situation.
C’est le travail qui donne à l’individu sa dignité et sa place dans la société. C’est un facteur déterminant de l’intégration sociale. Sans emploi, un jeune peut être la proie de n’importe quoi et de n’importe qui ! Ce qui montre l’urgence d’en finir avec ce chômage endémique dont les dangers ne sont plus à démontrer.
De sombres prévisions annoncent pour les prochaines années un taux de chômage se rapprochant des 20% de la population. Si rien n’est fait maintenant dans le sens d’inverser cette courbe haussière et d’endiguer ce fléau qui met à mal actuellement de larges pans de notre population juvénile, on aura à affronter dans les prochaines années d’innombrables et complexes problèmes.
Quand on sait l’impact du chômage sur la santé mentale des jeunes et sur le développement de certaines pathologies sociales comme la criminalité, le suicide, la harga…on comprend l’étendue des défis qui nous attendent si le chômage continue encore à galoper. Le gouvernement est tenu de mettre en œuvre tous les outils nécessaires pour améliorer l’économie nationale et doit dès maintenant peaufiner une politique de l’emploi qui doit impérativement réduire dans les années à venir le taux de chômage actuel. Si pour les 20 derniers mois, la crise sanitaire peut être invoquée pour expliquer l’augmentation du chômage, ce n’est plus le cas maintenant, où la vie reprend peu à peu son cours normal ! Tout doit être mis en œuvre pour promouvoir l’emploi et ressusciter l’espoir que la gabegie des anciens gouvernants a fait sous le ciel algérien !