Le Maroc et Israël ont signé hier, un accord-cadre de coopération sécuritaire « sans précédent » lors d’une visite à Rabat du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz. Gantz, un ancien chef de l’armée israélienne, a été reçu en début de matinée par le ministre délégué chargé de l’administration de la Défense nationale marocaine, Abdellatif Loudiyi.
Ils ont signé un protocole d’accord qui lance formellement la coopération sécuritaire « sous tous ses aspects » (planning opérationnel, achats, recherche et développement, etc.) entre les deux pays, un an à peine après la normalisation de leurs relations, face aux « menaces et défis dans la région », selon la partie israélienne. « Il s’agit d’une chose très importante qui nous permettra aussi d’échanger nos opinions, de lancer des projets conjoints et favorisera les exportations israéliennes jusqu’ici », a souligné Gantz.
Si les experts du Mossad cherchaient surtout un effet d’annonce par le biais de coopération sécuritaire « sans précédent », l’objectif recherché aura été nul. La France perd pied au sahel, les Russes gagnent la confiance des maliens et l’Algérie ne démord pas quant à l’appui des causes sahraouie et palestinienne, les deux épines dans les pieds du duo maroco-israélien.
Ce partenariat maroco-israélien, annoncé de longue date, condamne en fait les Marocains à s’attendre à des retombées préjudiciables pour le royaume, en ce sens où les populations locales, si elles dénonçaient en sous-sol, le compromis « incestueux » entre l’Emir des croyants et les bourreaux des palestiniens, elles vont avoir tous les motifs pour tempêter, avant qu’une déflagration finale ne mette tout cet accommodement à terre.
Les Marocains mettront probablement du temps à comprendre que les Israéliens se servent de la coquille vide marocaine pour avancer en terrain hostile, car il est de notoriété que là où les israéliens sont dominants, ils poussent les dirigeants des pays mis sous influence à sous-traiter un bras-de-fer qui n’est pas le leur. Cela a été vérifié au Soudan, au Ghana, au Sénégal, jusque dans les instances dirigeantes de l’Union Africaine, etc.
Encouragé par les avancées faites au Maghreb arabe grâce au Maroc, ainsi que la sous-région sahélienne, le nouveau patron du Mossad, David Barnea, a préparé tout un plan pour l’Afrique et le renseignement israélien travaille en sous-sol, là où le Maroc met les pieds : écoutes, armement et coopération sont les trois outils qui permettent à Israël de tisser sa toile en Afrique.