Prenant la parole lors de travaux de la Conférence nationale sur la relance industrielle qui s’est ouverte samedi au Palais des nations (Alger) sous la présidence du président de la République, le ministre de l’industrie M. Ahmed Zaghdara annoncé que le plan d’action arrêté par le département qu’il dirige ambitionne la réalisation de deux principaux objectifs, d’une part, la substitution progressive des importations par des produits locaux et, d’autre part, le développement chez les filières industrielles de la logique d’exportation des produits industriels.
Selon le chargé du département de l’industrie, ce plan d’action du secteur prévoit en outre une révision totale du mode de gouvernance des entreprises publiques de manière à leur permettre de renouer avec la croissance, d’avoir des représentants sur le marché local et d’accéder aux marchés mondiaux.
Insistant sur l’impératif de stimuler d’avantage l’acte d’exporter, Zaghdar s’est félicité du fait que pour la première fois depuis de deux décennies, les exportations algériennes hors hydrocarbures friseront la barre des 4,5 milliards de dollars cette fin d’année d’autant que les derniers chiffres sur les exportations des Douanes algériennes soutiennent cette tendance vers la hausse des exportations algériennes.
Toujours en tête des exportations hors hydrocarbures, par le biais de sa filiale Naphta, Sonatrach contribue à hauteur de 17,40% des exportations avec une valeur de 392 millions de dollars, selon les données de l’Association des exportateurs algériens Anexal.
Le groupe Cevital, par le biais de ses exportations en sucre notamment, représente 13,40% des exportations avec une valeur de 301 millions de dollars. Avec Fertial, Sorfert et AOA, ces cinq premières entreprises exportatrices algériennes totalisent 74,50% des exportations avec une valeur de 1,682 milliard de dollars.
Ainsi et dans la perspective de hisser les exportations en volume et en qualité, Zaghdara affirmé que son département accordera le même intérêt aux entreprises privées en vue de hisser leurs capacités de production et de compétitivité compte tenu de l’importance des investissements et des démarches de modernisation initiées.
Pour se faire ; le ministre de l’industrie a mis l’accent sur l’urgence d’œuvrer pour l’aplanissement des difficultés bureaucratiques ainsi que les lacunes enregistrées en termes de logistique, de législations, de prise de mesures ou de standards à l’échelle nationale et ce dans l’urgence.
Autant reconnaitre que sur ce plan, la réalité donne foncièrement raison à M. Zeghdar sachant que la lourde bureaucratie associée aux effets de la culture d’import-import semée dans l’esprit des opérateurs nationaux ont carrément démotivé toute intention de se développer à l’international.
En effet ; sur un total de 1185 exportateurs, 22 d’entre eux seulement réalisent 90% du total des exportations avec une valeur de 2,032 milliards de dollars tant l’acte d’exporter est devenu un acte risqué et semé d’embûches.
Des obstacles d’ordre logistique liés au transport, aux tracasseries administratives, à l’utilisation des recettes en devises des exportations et dont le ministre n’ignore pas leur gravissime incidence sur l’économie du pays. Ainsi, c’est en prenant en compte toutes ces réalités, que le plan d’action du département de l’industrie a été peaufiné incluant quatre principaux axes qui seront abordés au niveau des ateliers de cette conférence, et qui couvrent la plupart des problèmes que connaît le secteur, à savoir le soutien aux entreprises et la promotion de la production nationale et des exportations, l’amélioration de l’environnement de l’investissement et la mise à disposition du foncier, la gouvernance des entreprises publiques économiques, le rôle de l’Etat en tant que contributeur, l’intégration, la diversification et la promotion de la compétitivité.