Le polémiste et candidat à la présidentielle française de 2022, Eric Zemmour, cache, selon ses plus proches collègues dans les médias, une revanche qu’il a juré de prendre sur l’Algérie, celle que ses parents ont dû quitter.
Haine raciste, communautarisme suprémaciste et rejet du passé : trois traits de caractère qui seraient symptomatiques, chez Eric Zemmour, d’une pathologie » due au passé de sa famille, qui a dû fuir l’Algérie la mort dans l’âme.
Aujourd’hui candidat à la présidentielle de 2022 en France, il présente pour nous un intérêt pour deux raisons. Son passé, puisqu’il est issu d’une famille de juifs d’Algérie, et la possibilité d’être élu président de la République française, éventualité très minime, mais qui existe quand même, quand on sait que Bolloré lui a déjà mis à portée toute sa machine médiatique, et que d’autres médias, faiseurs d’opinion en France, risque de s’aligner sur Bolloré.
Né à Montreuil le 31 août 1958, Éric Justin Léon Zemmour est issu d’une famille française juive d’Algérie, qui est partie d’Algérie vers la Métropole en 1952 ; pour l’historien Benjamin Stora, Éric Zemmour est « juif arabe », mais il préfère se présenter comme « juif berbère ». Comme on le voit, s’il est élu président, la « névrose » algérienne, comme le souligne un excellent article de Dominique Sopo, Président de SOS Racisme (France), risque de resurgir de nouveau.
Bien qu’il s’en cache publiquement et aime se présenter comme le champion de la laïcité, Éric Zemmour est élevé dans la tradition juive et connaît l’hébreu, la Torah et le Talmud. Il fréquente la synagogue au moins jusqu’au décès de son père en 2013, et déclare que son nom dans la sphère confessionnelle est « Moïse ». En privé, ses liens avec le judaïsme est plus profond et sa vénération des rabbins et de la synagogue sont connues des milieux avisés.
Selon Sopo, Zemmour se déclare d’ailleurs « juif berbère » et parle volontiers de cette terre où sont enterrés des ancêtres dont les plus récents sont vus comme le produit conjugué de la conquête de l’Algérie par la France.
Zemmour défend les crimes les plus ignobles de la France coloniale en Algérie, ceux perpétrés sous le général Bugeaud, ainsi que le décret Crémieux (qui donna la citoyenneté française aux Juifs d’Algérie). Des efforts qui, dans sa vision du monde, offrent un utile contrepoint à l’attitude de ces Arabo-musulmans qu’il présente comme marqués, aujourd’hui en France, par le refus d’une pleine adhésion au pays.
Figure emblématique de la droite radicale, des souverainistes, identitaires, anti-immigration et anti-islam ; on l’a vu et entendu parler des « migrants maghrébins, voleurs et violeurs patentés », proposer soit leur « conversion » soit leur extradition.
Sa candidature même pose problème, car elle peut être la rampe de lancement de Macron pour une seconde mandature, puisqu’elle fractionne déjà l’extrême-droite en deux clans.
Elle pose problème parce qu’elle se construit aussi sur la « le Grand remplacement », qui est une théorie du complot qui affirme qu’il existerait en France un processus de substitution de la population française et européenne par une population non européenne, originaire en premier lieu d’Afrique subsaharienne et du Maghreb. Cette théorie a été le fait de l’écrivain français Renaud Camus, et qui a grandement influencé Zemmour. Déjà en 2015, Zemmour souhaitait que la France se défende du « grand remplacement » en expulsant les musulmans du territoire.
Zemmour pose problème parce, avec lui, c’est plusieurs milliers d’Algériens, avec ou sans papiers, fichés ou non, résidents ou clandestins, qui risque l’extradition pure et simple.
Zemmour pose problème parce que demain, en France, tous les médias entre les mains de l’Internationale israélite (qui domine déjà une bonne partie du paysage audiovisuel français), risque d’être sous ses ordres.
Elle pose problème parce qu’il voit en l’Algérie un pays dont les natifs, les Kabyles, sont opprimés et méritent un statut qui leur conviendrait, sans avoir le courage net de dévoiler le fond de sa pensée.
Zemmour, un problème franco-français ? Oui, certes, mais aussi un agent juif dont les menées souterraines ne seront visibles qu’une fois les manettes du pouvoir entre ses mains.
