Le phénomène des accidents de la route ne cesse de prendre de l’ampleur en Algérie. Hécatombe, boucherie, terrorisme routier… le vocabulaire employé par les experts pour qualifier ce phénomène renseigne sur l’urgence de revoir rapidement les dispositifs actuels de la sécurité routière qui sont très insuffisants comme le démontrent les lourds bilans annuels des accidents de circulation.
La seule année où le nombre d’accidents est plus bas que dans les années soixante-dix, c’est l’année 2020, et ce, en raison des restrictions de déplacements imposées pour lutter contre la propagation de la pandémie du Covid-19.
Sinon, chaque année, on recense plus de 20.000 accidents de la route causant, selon les chiffres de l’OMS, pas moins de 9000 morts et 3000 handicapés. Ces bilans horribles qui ne cessent de s’alourdir d’année en année occasionnent un grave préjudice au trésor public qui se chiffre à plus de 100 milliards de dinars. C’est trop ! C’est intolérable ! Après l’importation du blé et du lait en poudre où l’Algérie est classée en haut du podium mondial, c’est dans le domaine des accidents de la route qu’elle caracole également en haut des classements mondiaux.
Dans le classement 2021 établi par la Banque mondiale qui concerne le taux de mortalité pour 100 000 habitant à cause les accidents de la route, l’Algérie est placé au 3e rang. Avec tous ces bilans catastrophiques et l’important coût économique qui en découle, la lutte contre l’insécurité sur les routes devient une question vitale à laquelle les pouvoirs publics doivent prêter toute leur attention.
Pour l’instant les stratégies préventives et les plans mis en place pour endiguer ce phénomène n’ont pratiquement rien donné. Nos routes constituent toujours de véritables coupe-gorges. Les principales causes à l’origine des accidents de la circulation sont pourtant depuis longtemps identifiées. Il s’agit des facteurs de l’environnement routier et du facteur humain (excès de vitesse, non respect du code de la route, délivrance complaisante des permis, absence de contrôle…). Pourquoi alors puisque les causes du phénomène sont connues, ne pas prendre des mesures adéquates pour y remédier ? Intervenant cette semaine au Forum hebdomadaire du journal «El Wassat», l’expert international en sécurité routière, M’hamed Kouache a insisté sur l’impératif d’investir en urgence dans la sécurité routière pour faire des économies au trésor public. Le temps c’est de l’argent, dit-on.
Toutes les solutions prônées par les experts pour diminuer de ce phénomène doivent être mises en œuvre sans tarder pour protéger la vie des citoyens et éviter des pertes inutiles au trésor public.