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2022, l’année de tous les défis pour l’Algérie

Le contexte mondial présage une année 2022 particulièrement difficile pour l’Algérie qui ne peut évoluer en vase clos quoique l’on tente. Concrètement notre pays est appelé à affronter une économie qui n’est pas dans ces jours meilleurs en raison du faible cours du prix du baril de pétrole et de la chute, année après année, des réserves de change ; et un prix du pétrole, dont dépend notre économie, à 100 dollars et à 120 dollars n’est plus possible compte tenu de l’affaissement de l’économie mondiale causé par les effets de la pandémie liée à la Covid19. .

en effet, la pandémie du Covid-19, en plus d’avoir eu des effets néfastes sur la santé mentale des Algériens, a nettement affecté le niveau de vie des citoyens moyens et il reste à craindre que la situation se détériore davantage en cette nouvelle année qui débutera d’ici quelques jours.

Tout porte à pronostiquer que, tout comme celui qui s’était produit en 2014, un autre contrechoc pétrolier risque de survenir durant le deuxième semestre 2022 attendu que la Fed américaine a lancé son deuxième tapering en novembre 2021, en réduisant de 15 milliards de dollars par mois, ses achats mensuels de titres publics et privés.

Pour comprendre de quoi il en ressort revenons à la crise financière de 2008 ; à cette époque la Fed avait opéré, en 2013, un virage à 180 degrés à sa politique monétaire réduisant d’un seul trait ses injections de 10 milliards de dollars par mois tout en augmentant son taux d’intérêt directeur en décembre 2015. Du coup fin  2014, la Fed s’est vu obligée de cesser le dopage en  liquidités dans le cadre des quantitative easing, occasionnant une chute brutale et inattendue du prix du baril de pétrole provoquant un contrechoc pétrolier.

Il est évident que si la Fed ne ralentie pas progressif le rythme de ses achats d’obligations à grande échelle afin de de réduire le rythme d’expansion de son bilan, la fin des injections monétaires (dans le cadre des 120 milliards de dollars par mois, depuis les mesures urgentes prises, en mars 2020), par la Fed, pour contrer les effets de la pandémie du Covid-19, est prévue la mi-2022. 

Si cet tapering ira en s’accélérant au motif la hausse de l’inflation qui a atteint 6,8%, et donc la poussant à diminuer plus ses injections de liquidités, la fin du QE sera prévu avant juin. 

Certaines sources parmi les plus crédibles avancent 30 milliards au lieu de 15 par mois, mais il reste que la fin des QE aurait des conséquences graves pour les pays dépendant des exportations pétrolières y compris l’Algérie dont 97% des recettes en devises proviennent des exportations d’hydrocarbures.

Pour saisir l’impact de la fin des Quantitative Easing aura un impact direct sur le prix du pétrole, en 2022. Il convient de de se rappeler que, depuis les crises monétaires entre l’Europe et les États-Unis, au début des années 1970, le dollar américain était la monnaie-centre du système monétaire international. Ces crises avaient poussé les pays d’Europe à refuser les dollars parce qu’ils étaient émis en surplus par la Fed, et donc plus que ne stipulait le système de change fixe (accords de BrettonWoods de 1944). Ce qui revenait pour les États-Unis à importer des biens et services d’Europe gratuitement.

Nonobstant, les accords de Bretton Woods impliquaient que chaque pays signataire déclare la parité de sa monnaie en or ou en dollar. Le dollar est lui-même défini par une parité fixe avec l’or (35 dollars pour une once d’or fin, égale à 31,104768 g). Et comme le stock d’or américain avait nettement diminué, les Américains ne pouvaient plus convertir les dollars que leur présentaient les pays d’Europe. Face à cette situation conflictuelle avec l’Europe, les États-Unis mirent fin à la convertibilité du dollar en or, le 15 août 1971.

Mais en dépit de la fin de la convertibilité du dollar américain, les crises monétaires n’ont eut de cesse de se succéder entre l’Europe et les États-Unis. En réaction, les pays d’Europe, s’étaient accordé à passer au change flottant, contraignant ainsi les États-Unis à diminuer les émissions monétaires ex nihilo et par conséquent, tout excès d’émission monétaire par la Fed se traduisait par une dépréciation du dollar US sur les marchés

Aujourd’hui et si à la veille de la fin de l’année 2021 le tapering se justifie par la hausse de l’inflation et motivé par les plans de relance et les quantitative easing massifs de la Réserve fédérale, suite aux effets de la pandémie et les conséquences sur l’économie américaine, l’inflation va alors se contracter du fait de l’extinction du QE4, dès le deuxième semestre 2022. 

Le cours du prix du pétrole va par conséquence fortement baisser. Le monde entrera dans le scénario de 2014-2019. On peut pronostiquer que les cours atteindront les 50-60 dollars. Et que cette situation de tapering qui provoquera le contrechoc pétrolier va durer sur plusieurs années d’autant plus que se joue aujourd’hui une guerre économique entre la Chine et les États-Unis. 

Si l’Algérie a subit une baisse drastique de ses réserves de change de 201,437 milliards de dollars US, en 2013, à 44 milliards USD (Données APS), il est évident que les années à venir seront difficiles pour son économie. 

Le véritable problème pour notre pays n’est pas d’attirer les investissements étrangers, IDE, mais d’aller vers les investissements, au lieu de continuer à ’importer massivement des milliards de dollars en produits fabriqués à l’étranger et produits de première nécessité.

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