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Le Président Tebboune à Tunis depuis hier: Front uni dans un contexte qui sent le souffre

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est arrivé hier après-midi à Tunis, pour une visite d’Etat de deux jours, à l’invitation de Kaïs Saïed. Le Président algérien a été accueilli à son arrivée à l’aéroport international de Carthage par le Président Kaïs Saïed et de hauts responsables de l’État tunisien. 

Cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens profonds de fraternité unissant les deux peuples frères et de l’élargissement des domaines de coopération à un niveau qualitatif concrétisant la volonté commune des dirigeants des deux pays et de leurs peuples.

Il est certes aisé de deviner que, hormis le renforcement des échanges, la  coopération et la consolidation des relations politiques et historiques privilégiées entre les deux pays, le contexte politique et sécuritaire régionale sera au cœur des discussions. On sait tous combien a été grande la pression subie par Président Kaïs Saïed pour le pousser à la normalisation avec l’entité sioniste, celui-ci ne devant qu’à l’appui de l’Algérie d’avoir résisté avec audace, d’autant que les aides consenties par certaines monarchies du Golfe étaient assorties d’un effort suggéré pour se rapprocher encore plus de Tel Aviv. 

Mais il n’y a pas que cela : le dossier libyen commence à faire désordre au Maghreb.  Aussi, le dossier libyen vient-il, de facto, en tête des questions régionales traitées par les deux parties, aux yeux des liens de voisinage et des imbrications qui lient ces trois pays. Le possible retard qui pourrait prendre la présidentielle en Libye (ce qui se profile aux yeux des experts) est un autre souci pour Alger et Tunis, qui se trouvent dans le voisinage immédiat de Tripoli et qui pourraient avoir à subir les contrecoups de toute nouveau chaos en Libye, sur le schéma souhaité par les stratégies de puissance qui opèrent en sous-sol dans la Tripolitaine. 

Il y a en outre, à prendre en ligne de compte le fait que la Tunisie, si elle constitue l’allié de toujours de l’Algérie, elle est aussi le maillon faible, vu la fragilité politique et économique dont se relève difficilement dix années après la Révolution du Jasmin. Ce qui avait déjà mené le Président Tebboune à affirmer, à maintes reprises, que « ce qui touche la Tunisie nous touche aussi. Nous nous abstenons de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Tunisie et quiconque menace sa sécurité nous trouvera à l’affût ».

Visite d’importance et enjeux décisifs s’il en est dans un contexte électrique et mouvant, avec notamment les frictions russo-américaines au sujet de l’Ukraine, mais surtout avec une divergence arrivée à son ultime étape entre, d’un côté, les États Unis et Israël, et d’un autre l’Iran, avec pour effets de placer les mouvements de résistance pro-iraniens au sud-Liban et en Palestine en état d’alerte contre l’entité sioniste et la possibilité en cas de guerre contre l’Iran de frapper des cibles israéliennes, où qu’elles se trouvent. 

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L'express quotidien du 03/02/2025

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