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Alger

Un dangereux chassé-croisé des puissances pour la mainmise sur Tripoli

Après avoir sollicité une aide directe de la part de Tel Aviv en y envoyant son fils dans une mission secrète (dont l’information a été soigneusement mise sous le boisseau, même par les médias israéliens, d’ordinaire si prolixes sur ce type de sujet), le maréchal Haftar, qui a obtenu sa réintégration dans la course à la présidentielle par la force, joue les « gros bras » non pas uniquement dans le Cyrénaïque, son fief depuis dix ans, mais aussi dans la Tripolitaine et dans le Fezzan, qu’il surveille grâce aux drones israéliens.

Il y a deux jours, curieusement, le Front el-Soumoud, la brigade dirigée par Salah Badi, originaire de Misrata a encerclé le siège du gouvernement, ainsi que celui du Conseil présidentiel. Salah Badi, chef milicien proche des frères musulmans et dont on dit qu’il en représente l’aile radicale et armée, n’a pas bougé le petit doigt depuis des années. Ses mentors, au Qatar, Salabi et Abdelhakim Belhadj, ainsi que l’inénarrable Sadiq al-Ghariani, ne sont pas étrangers à cette démonstration de force. Nos sources en Libye disent que cette mouvance, résolument opposé à Haftar, a eu vent d’une maldonne dont les cartes ont été « traficoté » au profit de Haftar, déjà « choisi » par les « parrains », Israël et la France notamment, pour diriger le pays.  Les Etats Unis, se positionnant plus loin, ne sont pas tout aussi loin de ce choix, le maréchal étant un de leurs obligés de longue date.

Les turbulences opérées par les « parrains » de Haftar en Libye ont aussi leur source dans la candidature de Seïf al-islam Kadhafi, qui a fait revenir les vieilles craintes des pro-Haftar, Seïf demeurant, quoi qu’on pense et en dise, la boite noire de Tripoli et du système qui a dirigé le pays pendant très longtemps, et dont les populations locales, à Tripoli, au Fezzan et à l’ouest, en sont encore nostalgiques.

Alger, qui tente d’apaiser les tensions politico-sécuritaires, pour ne pas avoir à combattre plusieurs fronts à la fois, après que Rabat ait choisi de s’allier avec l’ennemi sioniste et de le placer à nos frontières ouest, suit le dossier libyen, dont l’enjeu est impressionnant, car donnant lieu à un dangereux chassé-croisé dans la région de plusieurs puissances, dont Israël, la Russie, la Turquie, le Qatar, l’Arabie Saoudite, les Emirats, et le duo franco-atlantiste, initiateur de la première guerre civile en Libye.

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