Alors que la France est en train d’entrainer toute l’Europe dans un prélude à une condamnation du mali pour avoir sollicité les services de la société pro-russe de sécurité Wagner, à Koulouba, le Colonel Assimi Goïta préside son premier Conseil supérieur de la Défense, six mois après son investiture dans les fonctions de Chef de l’Etat. Selon un communiqué de la présidence malienne, la situation sécuritaire était au cœur des échanges.
Dans la salle présidentielle de Koulouba, le Colonel Assimi Goïta, tenue de combat, comme à son habitude, est austère ; à sa droite, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et d’autres membres du gouvernement. Face à la table du Premier ministre, le ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara est assis à gauche du président de la transition. L’heure est de livrer sa version des faits concernant l’affaire Wagner, si affaire il y a. Pour Goïta, il n’y a aucune affaire.
Pourtant, la France et, dans son sillage, d’autres pays européens, de même que le Canada accusent le gouvernement malien d’avoir accepté le déploiement des mercenaires russes de la société privée Wagner. Ces accusations sont portées dans un Communiqué conjoint, en date du 23 décembre. La réaction du gouvernement tombe vingt-quatre heures plus tard.
Selon le Colonel Abdoulaye Maïga, ministre porte-parole du gouvernement, c’est par les réseaux sociaux que les autorités maliennes ont vu un « communiqué conjoint relatif au prétendu déploiement des éléments d’une société de sécurité privée au Mali ». Le gouvernement dit « regretter la teneur » dudit communiqué. Il intervient, selon le porte-parole du gouvernement, à un moment où le Mali déploie d’énormes efforts au quotidien pour relever les défis multiformes auxquels le pays est confronté. Le gouvernement apporte un « démenti formel à ces allégations sans fondement ». Aussi, le gouvernement exige que des preuves de ce déploiement lui soient apportées par des sources indépendantes.
Selon le gouvernement, des formateurs russes sont présents au Mali dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles des militaires maliens. Ces formateurs sont au Mali, selon le communiqué du gouvernement, au même titre que la Mission Européenne de Formation (EUTM). Mieux, avec la Russie, un « partenaire historique », le gouvernement malien affirme être dans un partenariat d’Etat à Etat.
Aux signataires du Communiqué conjoint, le gouvernement malien leur demande de le « juger sur des actes » plutôt que sur des rumeurs. Le gouvernement du Mali rappelle à tous ses partenaires le respect de sa souveraineté et pour une stabilité durable au seul bénéfice des populations maliennes.
A Bamako, le ton est direct : « ce qui gêne la France et ses alliés, c’est surtout l’alliance Bamako-Moscou ; ce qui met la France hors circuit au Mali, et donc au Sahel ». Pour Les maliens, les Russes traitent d’égal à égal avec les Maliens, et ce n’est malheureusement pas le cas de Macron… »