La drogue transite du Maroc vers pratiquement tout le pourtour méditerranéen, le Grand Sahara et le Sahel africain. L’ensemble de ces pays en est contaminé. Il ne se passe pas un jour sans qu’un communiqué de la police ou des gardes-côtes de ces pays ne vienne renforcer l’idée qu’au Maroc, c’est une véritable industrie qui a été mise en place pour inonder les pays maghrébo-sahéliens et riverains de la Méditerranée.
L’analyste politique Balla El-Kanti estime que « le royaume du Maroc s’est transformé depuis longtemps en « narco-Etat », posant de grands problèmes pour son entourage et représentant un « véritable danger » pour les pays européens,.
« Le Maroc constitue un véritable risque et danger pour les pays européens étant donné les quantités astronomiques de drogues de plus en plus produites dans le royaume, ce qui amène certains observateurs à dire que le Maroc s’est transformé depuis longtemps en +narco-Etat+ posant de grands problèmes pour son entourage, y compris l’Algérie », a affirmé hier, le politologue sur les ondes de la radio algérienne Chaîne III.
« Le Maroc est un narco-Etat, son économie est dépendante de la drogue. Certains observateurs parlent aussi de trafic de cocaïne à partir de ce pays et tous les réseaux de trafic de drogue et de criminalité internationale ont désormais pignon sur rue dans ce pays », a encore souligné Balla El-Kanti, qui intervenait depuis Almeria (Espagne).
Revenant sur l’affaire de la saisie mercredi dernier par les autorités espagnoles d’un bateau semi-rigide qui transportait près de cinq tonnes de haschich, l’analyste a tenu à préciser encore que « les personnes qui ont été arrêtées par les autorités espagnoles dans le cadre de cette opération aéronavale sont toutes de nationalité marocaine (…) donc sans nul doute que le pays de provenance (du haschich) est le Maroc ».
Par ailleurs, l’analyste a fait savoir qu' »un observatoire européen des drogues, ainsi que d’autres observateurs continuent de pointer du doigt la famille royale (marocaine), elle même impliquée dans ce trafic ».
Pour rappel, le service de surveillance douanière de l’Agence espagnole des impôts est intervenu dans la nuit de mercredi dernier dans les eaux à l’est du détroit de Gibraltar pour saisir un bateau semi-rigide qui transportait près de cinq tonnes de haschich et a procédé à l’arrestation de ses trois membres d’équipage, tous de nationalité marocaine.
« L’opération, menée avec des moyens aéronavals, a conduit à la plus grande saisie de haschich réalisée par la surveillance douanière sur un seul bateau semi-rigide », selon un communiqué de l’agence fiscale, cité par le site espagnol Diario Area.
En septembre dernier, la police espagnole avait annoncé la saisie, près de la ville de Grenade, de 26 tonnes de cannabis à bord d’un camion en provenance du Maroc. Et en juin dernier, l’ONU avait affirmé que la résine de cannabis faisant l’objet d’un trafic mondial provenait principalement du Maroc.
Le royaume, qui « représentait plus d’un cinquième de toutes les mentions du principal pays d’origine dans les réponses au questionnaire du rapport annuel dans le monde au cours de la période 2015-2019, continue d’être le pays source le plus souvent mentionné de la résine de cannabis interceptée dans le monde entier », a écrit l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans son rapport annuel.
Maintenant, lisons un peu les informations publiées cette semaine dans divers pays. Passons l’Algérie, où les unités opérationnelles de l’Armée sont en train de faire subir aux narcotrafiquants de lourdes pertes, les obligeant à contourner l’Algérie par le Mali, et à partir de là, on remonte le Fezzan libyen vers l’Egypte ou vers l’Europe via la Tunisie et l’Italie, ou par la Méditerranée vers l’Espagne et la France.
Espagne: 5 tonnes de haschich saisies et trois Marocains arrêtés
Le service de surveillance douanière de l’Agence espagnole des impôts est intervenu dans les eaux à l’est du détroit de Gibraltar pour saisir un bateau semi-rigide qui transportait près de cinq tonnes de haschich et a procédé à l’arrestation de ses trois membres d’équipage, tous de nationalité marocaine, ont rapporté des médias locaux.
L’opération, menée avec des moyens aéronavals dans la nuit de mercredi dernier, a conduit à la plus grande saisie de haschich réalisée par la surveillance douanière sur un seul bateau semi-rigide, précise un communiqué de l’agence fiscale, cité par le site espagnol Diario Area.
Les enquêteurs attribuent à ce bateau le rôle de bateau-mère ou de fournisseur d’autres bateaux « pneumatiques », qui introduiraient la drogue sur le territoire espagnol.
L’opération avait commencé au moment où les moyens de contrôle aérien de l’Administration fiscale détectent, à l’est du détroit de Gibraltar, une embarcation semi-rigide de 12 mètres de long motorisée avec quatre moteurs hors-bord de 300 CV chacun et transportant une grande quantité de colis, du même type que ceux normalement utilisés pour le transport de stupéfiants.
Une opération aéronavale est aussitôt ordonnée et deux navires douaniers basés à la commune d’Algésiras (sud de l’Espagne) sont envoyés à la recherche de l’objectif, qui finissent par intercepter par surprise le navire semi-rigide au moment où il attendait de transférer la cargaison vers d’autres bateaux plus petits.
Après avoir vérifié la grande quantité de drogue que transportait le bateau et arrêté ses trois occupants, les responsables se dirigent vers la base d’Algésiras, où ils ont pesé 148 colis de haschich, d’un poids approximatif de 4700 kg.
Le Mali, pays de transit de la drogue vers l’Europe
Une enquête menée par un journaliste allemand de « D.W. » cette semaine prouve que le Mali est devenu un espace de transit à la croisée des pays côtiers et du Maghreb mais face à l’étendue du territoire et au manque de moyens, les agents de lutte contre le narcotrafic peinent à endiguer ce commerce illicite.
Le trafic semble même en hausse, dit le journaliste, depuis le putsch militaire d’août 2020 mais il est encore trop tôt pour établir un lien entre les deux. D’autant que la contrebande de cocaïne est en hausse depuis deux ans sur le continent. La porte est barrée d’une large barre de fer. Derrière elle se trouve près de 20 tonnes de drogues en tous genres. En vrac, dans des sacs, dans une cantine elle aussi scellée, à l’intérieur d’un petit local de l’Office centrale des stupéfiants malien, l’OCS.
Le lieutenant-colonel Abdoulaye Modibo Sow en extirpe une boite, remplie de cocaïne. « 3,26 kilos saisis le 26 février à l’Acat, c’est la cellule anti-trafic de l’aéroport », explique l’officier. Le Mali est devenu un véritable carrefour pour les narcotrafiquants
Début juin, c’est un franco-malien qui était arrêté à Bamako avec en sa possession 1,4 kilos de cocaïne. De maigres saisies lorsque l’on sait que le Mali est un véritable carrefour pour les narcotrafiquants. Du sud vers le nord, d’est en ouest, et inversement, les stupéfiants circulent à l’aide de passeurs qui ne manquent pas d’ingéniosité et exploitent toutes les failles du pays.
Au Mali, près de 20 tonnes de stupéfiants ont été saisis sur les six premiers mois de l’année 2021, contre 15 tonnes en 2020. Cette augmentation, le colonel Tounkara ne l’explique pas encore par la conjoncture politique. Mais, un chercheur qui travaille sur la question, et qui a souhaité garder l’anonymat, a confié que nombre de ses sources ont observé une augmentation du trafic au nord du pays depuis l’été 2020. Donc depuis le putsch militaire. Une hypothèse difficile à vérifier, tant le nord du Mali est vaste, comme l’explique Laurent Guillaume, qui a longtemps travaillé sur la question dans les années 2000.
« C’est une zone traditionnelle d’échange qui ne connaît pas de frontière. C’est une zone traditionnelle de contrebande également. Depuis toujours, les Touaregs, les Arabes, les Songhaïs pratiquent la contrebande de cigarette et d’autres produits donc c’est très compliqué de contrôler cette zone », estime Laurent Guillaume.
Une tâche difficile pour les 200 agents de l’OCS, d’autant que la collaboration entre les différents services de police n’est pas toujours au beau fixe, ce que regrette le colonel Tounkara.
*Remarquez que le journaliste allemand ne cite à aucun moment que le pays « pourvoyeur » est le Maroc. Soit qu’il s’est autocensuré ou que la rédaction en chef de DW l’a fait. Ceci est un autre indicateur sur le silence complice de certains journalistes européens qui ne disent les choses qu’à moitié. Parfois même l’occultent « royalement ».
Saisie de drogue record au Niger
La police d’Agadez a saisi près de 200 kilogrammes de cocaïne dans la voiture du maire de la bourgade de Fachi, une localité qui se trouve au nord-est du pays. Il a été directement transféré avec sa marchandise à Niamey.
C’est une combinaison d’efforts et de filatures de plusieurs services contre la grande criminalité organisée qui a permis à la police nigérienne de réaliser cet exploit. Pour la première fois, 200 kilogrammes de cocaïne ont été saisis dans le désert du Ténéré, au poste de contrôle de Tourayyat, à 80 kilomètres au nord, sur l’axe Agadez-frontière libyenne.
Des fouilles minutieuses du véhicule administratif du maire de Fachi, qui se trouvait à bord, ont permis de localiser 199 briquettes de cocaïne d’une valeur estimée à près de neuf millions de dollars.
Le maire de Fachi, nouvellement élu, et son chauffeur ont été immédiatement arrêtés. Ils ont été convoyés avec leur cargaison sur Niamey par un vol spécial. Le maire qui répond au nom de Charou Ramadan et son premier complice sont désormais entre les mains de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS).
Avec 200 kilogrammes de cocaïne dans sa voiture, le maire de Fachi ne serait pas à son premier coup d’essai, affirment des experts en la matière. Pour atteindre la Libye à partir de sa localité de Fachi, il y a deux possibilités : la ville garnison de Dirkou, où le contrôle est très renforcé, ou bien l’axe de la falaise d’Achegour, la passe d’Orida et enfin la passe de Salvador, passage obligé de tous les narcotrafiquants pour atteindre le sud de la Libye en toute sécurité et livrer la marchandise.