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Pourquoi les conclusions du rapport de la Banque mondiale l’économie sont polémiques

Le 23 mars dernier, à l’issue d’une téléconférence des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales du G20, la directrice générale du FMI, KristalinaGeorgieva, a affirmé que les perspectives de croissance mondiale étaient mauvaises en 2020 et l’ont été autant en 2021 avec une récession au moins aussi dure que lors de la crise financière mondiale (de 2008-2009). 

En effet, a-t-elle soutenue, l’épidémie de coronavirus, après avoir ébranlé les systèmes de santé des pays du monde a fini par entraîner de lourdes conséquences pour le fonctionnement des économies des pays membre du G20.

On se rappelle qu’en réaction au séisme induit par les effets du confinement et de la réduction drastique des économies des pays du G20, les représentants des grandes puissances mondiales, s’éteint entendu à  mobiliser plus de 5 000 milliards de dollars afin de lutter contre les effets délétères de la crise du coronavirus pour l’économie mondiale. 

La première puissance mondiale, à savoir les états unis, fortement avertis par le précédent de la  Grande Dépression des années 1930, et face aux  effets cataclysmiques sur le front de l’emploi ont déployé un plan de relance économique d’une ampleur inédite de 2 000 milliards de dollars.

De son côté, les pays de l’Union européenne ont tenté de coordonner leurs efforts en matière de politiques de stabilisation pour soutenir en particulier la trésorerie des entreprises et les revenus des ménages bien au détriment de l’équilibre budgétaire globale des états membre, notamment la France qui endure, jusqu’à présent, un retournement de la conjoncture dans le cycle économique, résultat  d’une chute de la production industrielle, fermeture d’usines, arrêt de projets de construction et d’infrastructures, perturbations graves des chaînes d’approvisionnement des firmes, entre autres, d’une part et d’autre part conséquence d’un  recul de la consommation des ménages du fait des mesures de confinement et report des plans d’investissement.

L’Algérie ne se situant pas sur une autre planète ne pouvait, en toute logique, échapper aux effets de cette crise mondiale, et le fait pour elle d’avoir pu éviter la déflagration qui était prévue relève d’un miracle certain. 

Il est normal que les indicateurs du tableau de bord de l’économie de notre pays se soient penchés du côté négatif compte tenu du fait que la machine économique nationale qui dépend des autres économies dont elle importe les intrants utiles à son industrie ne pouvait rouler plus vite que celle des autres pays, malgré leur caractère indépendant sur le palan des besoins en approvisionnement en agrégats industriels.

Concrètement, si la pandémie du coronavirus a d’abord impacté l’économie réelle, elle a indéniablement affecté et de manière rapide la sphère financière, comme il a été le cas pour le reste des pays du monde. 

Il reste tout à fait clair que dans un univers où la finance est globalisée, les chocs financiers expliquent largement les fluctuations conjoncturelles et la crise des marchés financiers se répercute irréversiblement sur le système bancaire.

L’Algérie, comme c’est le cas de la plupart de pays, même veux dits développés, ne pouvait ne pas  amplifié le caractère accommodant de sa politiquemonétaireavec ajustement de sa monnaie, comme elle ne pouvait pas éviter de prendre des mesure du choc pour l’économie nationaleafin de maximiser les chances de sortie de crise.

Cela étant dit, il devient claire qu’il est recommandé de lire le dernier rapport de la banque mondiale sur l’état de l’économie en fonction de plusieurs grilles de lecture afin d’éviter de choir dans des polémiques qui ne rajouteront rien de positif à la réalité. 

La résilience de notre économie aussi faible dut-elle avoir été amoindrie par le rapport de la BM parle d’elle- même et  rassure quant aux perspectives qui sont encore possibles pour une sortie de crise salutaire, voir salutaire.

Nos élites n’ont aucun intérêt à se rabaisser aux débats stériles qui ne feront qu’embraser le front social déjà mis à mal, et ont tout intérêt de se rappeler que notre pays étant membre du Fmi, n »’a aucun intérêt à se réduire à la posture d’un membre perturbateur. 

Il faut se rappeler que dans le cadre du concordat signé en 1989, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) collaborent afin d’assurer une plus grande efficacité de l’aide fournie aux pays membres. Et qu’ainsi, les évaluations du FMI sur la situation et la politique économique d’un pays sont prises en compte dans l’évaluation des projets de développement ou de réforme réalisés par la Banque mondiale, et qu’à l’inverse, les conseils de cette dernière sur les réformes structurelles ou sectorielles sont pris en considération dans les conseils de politique économique dispensés par le FMI. 

L’Algérie perdra beaucoup à se mettre sur le dos des instances internationales qui au contraire pourrait devenir un jour une voie de secours en cas de crise majeure, et surtout quand c’est gratuit et pour n’importe quoi. Et comme l’a si bien dit  Aimane Benabderahmane, premier ministre Algérien, il ne faut pas amplifier les effets d’une mauvaise lecture.  

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L'express quotidien du 03/02/2025

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