Le ministre de la Pêche et des Productions halieutiques, Hicham Sofiane Salaouatchi a affirmé, avant-hier, que son secteur était déterminé à augmenter la production nationale en de poissons en vue de répondre à la demande interne et contribuer à la sécurité alimentaire en s’appuyant sur « une vision réelle ».
Présentant un exposé devant la commission de l’Agriculture, de la pêche et de la protection de l’environnement de l’Assemblée populaire nationale (APN), en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar, le ministre a précisé que la stratégie du secteur s’appuie sur plusieurs axes dont la relance de la filière d’aquaculture et le développement de la pêche en haute mer.
Il s’agit également de prendre en charge la situation socio-économique des professionnels et construire des navires de pêche en tant que facteur principal pour augmenter les capacités de production.
Encourager les petites et moyennes entreprises (PME), valoriser les produits de pêche destinés à la production nationale, réguler le marché à travers l’augmentation des capacités de production, numériser le secteur et lutter contre la bureaucratie figurent également dans la stratégie du secteur, a tenu à souligner le ministre.
Le secteur de la pêche aspire à ce que la production nationale en poisson via l’aquaculture atteigne 50.000 tonnes/an. Il entend accompagner 60 projets de construction et de réparation des navires de pêche dont la longueur dépasse 25 mètres avec une capacité de pêche en haute mer. Il s’agit aussi de créer 20.000 nouveaux postes d’emploi dans divers domaines du secteur et d’accompagner 500 PME, a fait valoir le ministre.
A propos de la relance de la filière d’aquaculture, le secteur compte superviser la réalisation de 84 nouveaux projets, a-t-il dit.
Le ministre a relevé, dans ce sens, « le succès » du projet d’aquaculture en eau douce au niveau de la wilaya de Chlef en partenariat avec la société Cosider, où une quantité de 40 tonnes de tilapia rouge a été produite, commercialisé au prix de 500 da/kg.
Soulignant la relance du projet d’élevage de la dorade, dont la production nationale s’élève à 2.000 tonnes/an, le ministre a fait état de la possibilité d’atteindre, à l’horizon 2024, une production de 20.000 tonnes et de l’accès au foncier et au financement nécessaire pour investir dans ce domaine.
Selon le premier responsable du secteur, l’augmentation de la production de ces espèces de poisson pourrait se répercuter sur leurs prix qui pourront baisser à 600 da au lieu de 1.200 da actuellement, affirmant que son secteur avait demandé la diversification des sources de financement des investissements dans le domaine d’aquaculture pour englober l’ensemble des banques, en sus de la Banque de l’Agriculture et du Développement Rural (BADR) tout en oeuvrant à la réduction des garanties de prêt et l’aménagement des zones d’activité spécifiques à l’aquaculture.
M. Salaouatchi a fait savoir, dans ce sens, que des entraves ont été levées au profit de 17 projets en difficulté dans ce domaine, dont 5 projets en suspens en raison des crédits aux wilayas de Boumerdes, Tizi Ouzou, Bejaia, Tlemcen et Chlef.
Concernant la pêche en haute mer, le secteur oeuvre à la modernisation de la flotte maritime nationale, a affirmé le ministre qui a précisé que 55% de la flotte est composée de navires artisanaux de moins de 4,8 m, ce qui entrave l’augmentation de la production halieutique.
S’agissant du thon rouge, le ministre a fait savoir que l’Algérie avait demandé à l’organisme international compétent d’augmenter son quota, estimé actuellement à 1650 tonnes, estimant qu’il était « relativement faible ».
L’Algérie a obtenu, le mois dernier et pour la première fois, la présidence de la commission de l’espadon, qualifiant cela de « facteur positif » dans les négociations pour augmenter le quota de l’Algérie dans le pêche de thon rouge, a conclu le ministre.