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Alger

Les ajustements opérés depuis 2019 sont-ils favorables pour attirer les IDE ?

S’exprimant en marge de l’ouverture du salon des échanges commerciaux et d’investissements algéro-turcs au centre des conventions d’Oran, Kamel Rezig, ministre du commerce et de la promotion des exportations a déclaré que le gouvernement algérien a déployé d’énormes efforts, ces deux dernières années, pour assainir le climat d’affaires et faciliter les investissements étrangers,appuyant ces arguments par les chiffres réalisés par l’économie nationale en 2021. 

Affirmant que le climat d’affaires est devenu actuellement propice en Algérie, Rezig a lancé un message à l’adresse des investisseurs étrangers désirant pénétrer le marché algérien, les rassurant que les choses ont complètement changé par rapport aux années précédentes.

Pourtant, la réalité contredit nettement le ministre du commerce qui feint d’ignorer que les conclusions des rapports rédigés par des organismes d’évaluation internationaux n’ont jamais été aussi négatives quant à l’attractivité des IDE de l’Algérie, malgré que tous s’accordent à reconnaitre que le pays présente d’innombrables atouts grâce, notamment, à sa position géographique, aux coûts du travail et d’énergie très réduits, aux richesses naturelles et à ses infrastructures de base.

En théorie, l’Algérie est mieux lotie que bon nombres de pays nord africains pour devenir le hub entre l’Europe et l’Afrique, mais en pratique, l’instabilité politique qui sévit depuis le départ du régime Bouteflika pousse les investisseurs étrangers à bouder la destination Algérie. A cela s’ajoute les décisions réactionnaires et à la va vite prises par les actuels décideurs pour parer à des problèmes dont seul un traitement responsable et rationnel pourrait en venir à bout, tout comme cela été du cas de pénurie de l’huile de table qui a poussé le même ministre d’interdire la vente de l’huile aux mineurs.

En réalité, ce genre de décision dénote de l’amateurisme et reflète l’ampleur des problèmes structurels dans lesquels patauge notre économie et plus grave encore donne l’image d’une rupture consommée entre le peuple et ceux qui les reines du pouvoir de décision. 

Il est universellement connu que la fragilité et les crises découragent les investisseurs étrangers; or, l’IDE reste une source essentielle de croissance et de financement pour renforcer la résilience dans les situations de fragilité.

C’est qu’en réalité ; la relation entre fragilité et investissement, de part sa complexité, affecte la perception des risques et les perspectives de rendement des investisseurs étrangers, attendu que l’instabilité politique peut avoir des répercussions importantes sur les apports d’IDE et sa rétention, et encourager sa concentration dans des enclaves très protégées, sans lien avec l’économie nationale. 

Même en l’absence de conflit ouvert, l’instabilité sociale et politique  représente un coût pour les investisseurs. Et malgré le fait  que  l’investissement pourrait  aider à agir sur certains facteurs sous-jacents de l’instabilité politique en procurant les sources de financement nécessaires et en contribuant à instaurer durablement un développement économique et social inclusif. 

A l’heure actuelle, et après deux années du départ du régime Bouteflika,  l’IDE demeure fortement concentré dans les secteurs où les niveaux de productivité et d’emploi sont faibles limitant ainsi sa capacité à favoriser la résilience économique et sociale de l’Algérie.

Enfin autant de facteurs rédhibitoires qui ne vont pas dans le sens de l’optimisme affiché par notre ministre du commerce qui n’hésite pas à rappeler à l’intention de étrangers que les opérateurs désirant nouer des relations de partenariat purement économique basé sur le principe gagnant-gagnant capable de créer une valeur ajoutée et des postes d’emploi seront les bienvenus.

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