Les prix du baril de pétrole qui ont dépassé depuis mardi les 86 dollars ont atténué un petit peu la grisaille qui s’est emparée du pays ces dernières semaines. Pénuries, inflation, hausse des prix, paupérisation, chômage, baisse du pouvoir d’achat…les Algériens ont vécu la fin de l’année 2021 et le début de l’année 2022 dans le trouble et la détresse.
L’inflation record qui a dépassé les 9 % en 2021 a réduit à néant les revenus des ménages à telle enseigne que les salaires et les pensions de la majorité des Algériens, ne suffisent même pas à couvrir les besoins d’une semaine. Ce rebond historique des prix du pétrole constitue une véritable aubaine pour le pays d’autant plus que le recours à l’endettement extérieur est devenu presque « haram » pour les hautes autorités du pays.
Cette embellie des prix du pétrole, annoncée déjà en 2021 par des experts, et qui pourrait aller jusqu’à 100 dollars le baril dans les prochains mois, permettra au pays de lancer ses différents programmes de diversification économique pour sortir définitivement de la malédiction de l’économie rentière.
En Algérie, depuis de longues années on parle de réformes pour diversifier l’économie nationale, mais force est de constater que malgré tous les beaux discours des anciens gouvernements, l’Algérie demeure toujours entièrement dépendante des hydrocarbures. Comme quoi tous les programmes et plans élaborés auparavant pour donner des assises solides à notre économie et la sortir de la dépendance des hydrocarbures n’ont finalement été que des attrape-nigauds.
C’est inouï ! Cela fait plus de vingt ans que l’on parle de diversification économique, des énergies vertes, d’un secteur agricole puissant, et on se retrouve vingt années après à dépendre encore à hauteur de plus de 90% des hydrocarbures.
« En Algérie, c’est connu, une fois les prix du pétrole sont en baisse, on s’empresse de préconiser des réformes, mais une fois les prix augmentent, on les abandonne ». Les mots de cet expert expliquent en partie pourquoi l’Algérie tourne en rond depuis de nombreuses années. Il n y a aucune évaluation des politiques économiques menées, aucun suivi et contrôle rigoureux des programmes engagés…et pire, nul ne se sent tenu de réaliser les projets dans les délais. Le président de la république s’est engagé à faire de l’année 2022 celle du décollage économique.
Ce décollage économique que tous les Algériens appellent de leurs vœux, ne peut se concrétiser sans éradication totale des anciennes pratiques qui ont empêché depuis des années l’Algérie de sortir de l’ornière.