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Alger

Guerre de « basse intensité » autour du Sommet arabe d’Alger

Le 31e sommet de la Ligue Arabe devait avoir lieu en mars, mais a été reporté sine die sous fond de divergences idéologiques et diplomatiques. On sait que l’Algérie avançait en « terrain miné », tant étaient grandes les divergences et animosités des uns contre les autres, et tant les écarts à combler commandaient un travail diplomatique de fond. On sait que les pays du Golfe tiennent à en fixer l’agenda ligne par ligne pour ne pas se laisser surprendre le jour J, que l’Algérie a souhaité être un État fédérateur, avec le retour sur la table arabe de la Syrie ; ainsi, l’Algérie souhaitait inscrire certaines questions dans l’ordre du jour. Il s’agissait notamment de la guerre au Yémen, de la question syrienne (pays suspendu de la Ligue Arabe) etc. Mais, afin d’éviter que la « Conférence d’Alger » ne se transforme en révision de certaines politiques en vogue dans un contexte géopolitique totalement engagée dans ce qu’il conviendrait d’appeler le « grand reset », il y a eu, et on s’y attendait, des brouilles et des bouderies, comme il en arrive au sein de la même famille. 

   La position algérienne a été renforcée par le secrétaire général adjoint, directeur du bureau du secrétaire général de la Ligue arabe, Houssam Zaki, qui a affirmé, en fin de semaine, à Alger, que l’Algérie « a mobilisé des moyens importants » pour la réussite du 31e sommet arabe prévue à Alger. Animant une conférence de presse au terme de la visite de la délégation du secrétariat général de la Ligue en Algérie pour s’enquérir des préparatifs en cours pour la tenue du sommet arabe, Houssam a indiqué que les membres de la délégation « sont très satisfaits des moyens mobilisés par l’Algérie pour la réussite du prochain sommet arabe, fortement appréciés par la commission chargée de l’organisation ».

La délégation reviendra au Caire avec « beaucoup d’idées positives » sur ces préparatifs, a-t-il ajouté, souhaitant « la poursuite de la coopération entre les deux parties jusqu’à la tenue de cet évènement qu’on espère réussi et historique, d’autant qu’il coïncide avec le 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie ». 

Concernant la date de la tenue du Sommet arabe d’Alger, il a expliqué qu’elle n’avait pas encore été fixée et qu’elle était soumise à des concertations entre l’Algérie et le SG de la Ligue arabe pour choisir une date convenant à toutes les parties et garantir une large participation de chefs arabes, notamment dans la conjoncture sanitaire dictée par la pandémie Covid-19 qui exige des mesures préventives. Houssam a fait savoir, à cet égard, que la date du Sommet sera annoncée lors de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères devant se tenir le 9 mars prochain au siège de Secrétariat général (Le Caire). « Ce qui est certain c’est que le Sommet ne sera pas tenu avant le mois sacré du Ramadhan en avril prochain », a-t-il fait savoir. Quant à l’ordre du jour du sommet, Houssam a indiqué que la prochaine réunion des ministres arabes des Affaires étrangères se penchera sur son élaboration.

A ce stade très important du jeu politique (réunir tous les États arabes autour d’un même agenda), il y a lieu de s’attendre à ce type de frictions, somme toute naturelle, car il en a toujours été ainsi, auparavant. Les alliances des uns, les intérêts des autres, les querelles inter-arabes ou les soutiens inter-monarchies ont fait que la tenue des Sommets arabes aient de tout temps fonctionné avec ce genre de mésintelligences. Le travail accompli par le chef de la diplomatie algérienne, tant à Ryad et Dubaï qu’à Doha et le Caire reflète cette persistance à mettre de cotés rebuts et scories pour avancer vers l’essentiel. Chemin faisant, des alliances seront contractés, des aspérités lissées et des rapprochements proposés. Ce qui constitue déjà une avancée notable au sein de la famille arabe.

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L'express quotidien du 03/02/2025

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