11.9 C
Alger

Pierre Galand: « C’est l’agression du Maroc, aidé par la France, qui a contraint les Sahraouis à se réfugier à Tindouf »

Pierre Galand est un des personnages phares du mouvement anticolonial et pour les libertés démocratiques ; son action s’étale sur plusieurs décennies, tant et si bien qu’il est devenu une figure emblématique de la justice et de la liberté dans le monde. Son engagement pour la cause palestinienne et pour la cause sahraouie reste un modèle de l’intellectuel honnête et mobilisé pour plaider les vérités à la face de la communauté internationale.

Dans un récent entretien livré à Michel Collon, sur Investig’Action, Galand retrace l’histoire et le problème du Sahara occidental, l’histoire d’ « un terrible marchandage » ; et d’en faire rappeler des péripéties enfouies sous le sable par des parties influentes au sein de la communauté internationale. 

« Lors du retrait espagnol, le roi Hassan II engage une « Marche verte » de 300 000 Marocains et, avec l’aide de la France, il faut le dire, envahit les terres sahraouis ; les Marocains vont mitrailler les populations sahraouies, empoisonner les puits, forçant les populations sahraouies locales à fuir. Et c’est ainsi que ces populations arrivent, à bout de force, sur la frontière algérienne, où elles demandent le refuge, s’agglutinant à Tindouf, une petite ville du sud-ouest algérien ».

Qu’est-ce que le droit international a fait pour réagir à cette aventure marocaine au détriment d’un peuple ? « Au départ, devant l’incurie de l’Espagne, qui ne réagit pas à l’invasion du Maroc, l’ONU va demander un avis à la Cour international de Justice ; l’avis de la Cour sera très détaillé : quatorze juges vont adopter cet avis, sauf un seul, un Américain, qui ne signe pas l’avis. Les autres juges, des Européens, des Asiatiques et des Africains, et c’est avis dit clairement que le Sahara occidental ne fait pas partie du Maroc ». 

Dans le principe, l’ONU doit continuer à travailler sur ce document, qui est très long, qui reprend l’histoire, le droit des peuples à se défendre, etc. De ce fait, les Nations Unis reconnaissent le Front Polisario comme l’interlocuteur du peuple sahraoui, c’est important de le souligner, car cette reconnaissance, les Européens ne vont pas admettre immédiatement, de nouveau sous la pression de la France ; et c’est la France au Conseil de sécurité qui sera la marraine du Maroc, pour empêcher que ce dossier ne puisse trouver une issue qui soit conforme au droit international ».

Et d’en faire cette déclaration, très peu connue et pour le moins insolite pour le commun des observateurs : « Si une large portion des terres sahraouies est sous contrôle marocain, peu de gens savent que l’espace aérien sahraoui est, à ce jour, sous contrôle espagnol. Ce que personne ne sait, mais c’est une réalité ».  

Articles de meme catégorie

- Advertisement -L'express quotidien du 11/12/2024

Derniers articles