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Alger

La privatisation des banques sériée dans les priorités de Tebboune

La politique des pouvoirs publics algériens s’est toujours soucié de favoriser des privatisations vertueuses qui visent l’amélioration du management, l’acquisition de nouvelles technologies grâce au partenariat étranger et réduisent, en mobilisant l’épargne étrangère, cependant cette politique de privatisation répondait jusque-là à l’inefficience économique du secteur public marchand qui s’est traduit par un net recul de la contribution de l’industrie dans la création de richesses. 

Mais la question de la privatisation des banques publiques était inscrite dans la liste des péchés politiques qu’aucun responsable n’osait évoquer tant la doctrine sociale restait au cœur des acquis inaliénables du peuple algérien dans son entièreté, jusqu’au jour où Abdelmadjid Tebboune, actuelle chef de l’état, en brise ce « tabou » considéré comme véritable serpent de mer de l’ère Bouteflika, en plaçant le projet de la privatisation des banques étatiques dans la pile des dossiers prioritaires.

En effet ; le projet de loi des finances 2022 entériné et dorénavant mis à exécution prévoit introduire un réaménagement législatif en vue de permettre la privatisation des banques publiques via la Bourse d’Alger après la levée de l’obstacle juridique contenu dans la loi sur la monnaie et le crédit, et ce, à l’effet de pouvoir procéder à l’ouverture des banques publiques à la faveur de leur introduction en Bourse.

En effet, l’article  159 du PLF2022 a modifié  l’article 94 de l’ordonnance n°03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit, modifiée qui prévoyait que les modifications de statuts des banques et établissements financiers qui ne portent pas sur l’objet, le capital ou l’actionnariat doivent être autorisées préalablement par le gouverneur de la Banque d’Algérie.

 Cette nouvelle disposition a pour objet de modifier les dispositions de l’article sus-cité pour permettre de limiter le recours à l’autorisation préalable de la Banque d’Algérie, pour les cessions en Bourse d’actions ou des titres assimilés des banques et des établissements».

Certes, il reste vrai que la vocation des banques est d’ordre stratégique dans la mesure où celles-ci doivent apporter une contribution essentielle à la formalisation et à la mise en œuvre de la démocratisation de la gestion de l’économie et de l’incitation à entreprendre, et qu’aussi la banque doit également jouir d’une autonomie, de nature à promouvoir le professionnalisme et à assurer l’adhésion aux lois et régulation et faciliter la formation des personnels, et qu’elle doit être conçue indépendamment de l’organisation administrative et politique du pays ,en se basant sur les principaux centres et espaces de création et de diffusion des richesses, cependant aucune réforme du système bancaire n’est possible tant que l’état en qualité d’appareil administratif contraignant et répressif exerce sa main mise sur le secteur banquier. 

La règle économique veut que la politique se doive de limiter son rôle à celui de régulateur et d’arbitre sous peine de faire du tout état un frein à l’innovation et à l’émergence de l’intelligence économico-financière.        

En effet, l’efficacité économique ne peut être obtenue que si l’État abandonne sa fonction de production, donc ses droits de propriété sur l’entreprise publique, au profit d’acteurs privés capable de déterminer la construction de l’édifice institutionnel nécessaire à l’avancement des réformes, et influencent la stratégie des différents acteurs impliqués dans ce processus. 

A vrai dire ; la transition à l’économie de marché est un processus complexe et délicat, de même que la privatisation des banques publiques pose des difficultés qu’il faut surmonter, et ces difficultés apparaissent avant, pendant et après la mise en œuvre du programme de privatisation d’autant que dans notre pays il y a urgence de réviser le mode régulation, qui stipule le libre jeu des mécanismes de marché et le transfert du pouvoir de décision aux opérateurs privés. Des réaménagements qui doivent toucher, à cet effet, le cadre réglementaire et institutionnel du commerce extérieur, de l’investissement, de la concurrence et du système des prix.

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