Pour faire aboutir les profondes réformes économiques que le chef du gouvernement, Aïmene Benabderrahmane, à la manœuvre, tente d’accélérer quoiqu’il en coûte, beaucoup d’indices demeurent encore peu connus pour une économie plus que jamais éprouvée.
Le branle-bas de combat médiatique que connaissent les importateurs algériens de produits subventionnés depuis l’annonce de la guerre ouverte par Kamel Rezig, ministre du commerce et de la promotion des exportations, alors que les effets néfastes de la levée des subventions sur les biens essentiels n’ont pas tardé à peser sur les équilibres sociaux qui jusque-là conservaient la dignité de la classe moyenne algérienne, majoritaire démographiquement à vrai dire.
Dans un flou occasionné par la politique déployée par le ministre du commerce, certains importateurs préfèrent temporiser, tandis que d’autres tirent déjà la sonnette d’alarme face à certaines suspensions officieuses et des changements de procédures inopinés.
En place depuis l’entrée en fonction de l’équipe dirigée par Aïmane Benabderahmane, le mécanisme de levée de la subvention pour libérer du trésor public d’une dépense jugée comme onéreuse, la levée des subventions n’a pas tarder de montrer l’autre visage d’une Algérie exsangue dont l’économie peine à trouver des repères lui permettant de limiter l’inflation qui est intervenue en même temps qu’une dévaluation historique de la monnaie nationale.
Le gouvernement, confronté à l’inévitable fonte des réserves du pays, avance l’idée que la situation actuelle ne lui permet plus de maintenir ces subventions sur le moyen et long terme. Selon les dernières estimations de la Banque d’Algérie, ces réserves financières, hors or, ont chuté à 44,724 milliards de dollars à fin septembre 2021 en dépit du fort recul du déficit de la balance commerciale,
Pendant ce temps, et malgré l’instauration d’une politique d’austérité à effet socialement très lourd, les prix ont augmenté de plus de 86,5% en glissement annuel, poussant plusieurs voix à réclamer le retour des subventions, appliquées sur des produits de large consommation jugeant leur remplacement par un système plus ciblé, d’utopique au vu du contexte sociétal Algérien très mal structuré.
Si l’exécutif planche sur un plan de rationalisation, rien de concret ne semble encore avoir émergé, si ce n’est une baisse drastique du pouvoir d’achat des ménages algériens concomitant à une flambée des prix jamais égalée.
Concernant les denrées alimentaires, il n’a pour l’instant pas de problème de financement de ces importations, toutefois l’ambiance générale est une entreprise psychologique pour acclimater les algériens à la levée des subventions, alors que le consommateur moyen achète depuis longtemps des produits non subventionnés, dont les prix ont enflé, et continuera de le faire.
Du côté des aviculteurs, la situation semble d’ores et déjà plus compliquée, puisque la majorité des éleveurs préviennent qu’ils ne pourront plus présenter des demandes pour importer des poussins ou de la nourriture pour les poulets.
Une interruption des subventions qui a tôt fait que le prix du poulet et des œufs frais ait grimpé de 40 %, alors que ces derniers sont de plus en plus essentiels dans le panier de consommation des algériens.Concrètement, depuis des années déjà, la viande de poulet locale s’est posée en alternative à la viande rouge, souvent importée et chère.
Quant au pain, la levée des subventions pour les importations de blé montrera ses effets sous peu et le préambule de crise annoncé par la corporation des boulangers en dit long sur le sujet
Selon les boulangers, la levure, qui entre dans le prix de la composition du pain, n’est plus payée aux importateurs poussant alors ceux-ci à imposer aux boulangeries de payer la différence entre les deux tarifs.