Le mois de février s’annonce très chargé pour Alger, avec notamment des dossiers brûlants à la pelle, et qui commande autant de la perspicacité que du savoir-faire politique et diplomatique pour les mener à terme. A commencer par le dossier palestinien.
Hier, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a annoncé le lancement de la réunion de réconciliation palestinien, exprimant son optimisme quant à la réconciliation entre frères palestinien, même si elle n’en est qu’en son début. L’objectif de cette réunion étant de faire en sorte que « la partie palestinienne participant au Sommet puisse s’exprimer d’une voix unique pour toutes les factions ».
Quant à la date du sommet arabe, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a déclaré que la Ligue arabe en décidera en mars prochain.
La communauté du vaste monde arabe, totalement désunie le début du Printemps arabe et la dislocation programmée des pays arabes, tant au Machrek qu’au Maghreb, pose de multiples problèmes. Aussi, réussir la gageure de réunir tous les pays arabes, dont beaucoup sont en froid entre eux, tient de la haute performance. Alger est consciente des moindres recoins de cet ensemble hétérogène qu’elle doit gérer avec un maximum de précaution et la dextérité de la brodeuse (voir aussi notre article en p. 5).
Sommet Union européenne-Union africaine (UE-UA), les 17 et 18 février à Bruxelles, sera aussi un test pour tous les partenaires. L’Algérie y tient un rôle prépondérant, d’autant qu’entre Bamako et Paris le courant à été interrompu. Les autorités maliennes ont carrément invité l’ambassadeur de France de quitter le pays, dans une nouvelle escalade de la brouille entre Bamako et Paris. Alger, qui a été l’appui principal de Bamako dans son bras de force avec la Cédéao, pourrait une fois de plus, jouer le rôle de « modérateur », ayant l’oreille des deux pays.
Le Burkina Faso, qui a été exclu de l’Union Africaine, après le putsch militaire, pourrait aussi contribuer, avec le Mali, et d’autres « coléreux », à faire échouer le Sommet de Bruxelles. Comme me le disait hier, Leslie Varenne, Directrice de Centre international des Relations stratégiques internationales « qui pourrait s’y rendre ? », avec tout ce que Macron cumule comme problèmes avec les pays du Sahel (on sait quelle influence a la France sur les pays de l’UE).
Cette débauche d’énergie que l’Algérie déploie doit s’étaler sur l’année entière, car en mars, on décidera de la date du Sommet arabe, qui pourrait être rendue pour le mois de mai 2022. Il y a également le Plan de paix au Mali qui doit être mené à terme ; le dossier libyen, qui, non solutionné, sonne comme une bombe à retardement sur toute la région maghrébo-sahélienne.
Autant dire que, pour l’Algérie, dans son rôle de fédérateur, l’année 2022 sera celle des gageures et des défis à relever dans un environnement géopolitique de plus en plus hostile.