Alors que l’économie du pays vacille au gré d’une double crise structurelle et financière, le ministre des énergies a voulu rassurer en annonçant en fin de semaine écoulée que l’Algérie s’apprête à augmenter sa production nationale du pétrole à 100 000 barils/jour, se félicitant que ceci intervient au moment où les cours de l’or noir Algériens connaissent une mue inespérée alors même que la relance annoncée par le gouvernement tarde à en manifester des préludes permettant l’optimisme.
Arkab ; ministre des énergies qui en a fait l’annonce, n’ignore pourtant pas que miser sur l’augmentation de la production des hydrocarbures, secteur qui demeure hautement capitalistique ne créera pas forcément beaucoup d’emplois, seul facteur d’une réelle redynamisation de l’appareil économique, et que seule une relance soutenue peut créer une plus-value pouvant engraisser les courroies de la chaine.
La crise sanitaire conjuguée à la baisse historique des cours des prix du pétrole à dévoilé le degré de dépendance de notre économie vis-à-vis de partenaires étrangers, alimentant des préoccupations grandissantes sur la souveraineté de notre économique.
A vrai dire: la crise que traverse notre pays, nous rappelle que la souveraineté a un enjeu assurantiel: la dépendance à la production étrangère s’avère onéreux encore plus en période de crise, la forte dépendance de notre appareil productif au reste industries des pays fournisseurs de l’Algérie s’est révélée être gravement pénalisante d’autant que la flambée des prix des matières premières, des matières semi-finis et des kits industriels additionnée à une montée en flèche des couts de fret maritime a engendré des difficultés d’approvisionnement en masques ou en tests.
Certes, malgré les menaces liées à la présence d’un 4eme vague du variant omicron, on peut dire que globalement, la crise sanitaire s’est atténuée puisque la plupart des mesures d’endiguement ont été levées et la production nationale de vaccins soutient les efforts de vaccination. Aussi et grâce à un rebond de la production et des prix des hydrocarbures, la croissance a quitté la zone de stagnation, cependant ; les perspectives sont très incertaines.
La réponse politique du gouvernement a certes permis, ne serait-ce que conjoncturellement, d’amortir l’économie, mais les chocs multiformes endossés par la population Algérienne ont exacerbé les déséquilibres de longue date de l’économie, accélérant la hausse de la dette publique et la chute des réserves internationales.
Un recalibrage des politiques devient de ce fait urgent pour préserver la stabilité macroéconomique. Le plan d’action du gouvernement, dévoilé en septembre, comprend des réformes de grande envergure visant à soutenir la reprise, à libérer de nouveaux moteurs de croissance et à renforcer la gouvernance et la cohésion sociale, or ce même plan d’action qui s’avère aujourd’hui basé sur une approche comptant purement sur la fiscale devient problématique et commence a engendrer des contreperformances aux conséquences très lourdes à moyens termes.
Indubitablement, il devient plus qu’urgent pour notre pays de progresser dans réformes plus pragmatiques et mieux calculées pour assurer la transition vers un modèle de croissance plus stable, plus diversifié et plus inclusif.
Ceci d’autant que notre pays dispose de nombreuses sources inexploitées de croissance et d’emplois, dont leur développement nécessite une transformation profonde de l’économie et sa diversification hors hydrocarbures.
La croissance du PIB algérien a pourtant été plutôt positive, avec -4.9% de perte en 2020, et une remonté à3.2% en 2021 et 2.4% prévue en 2022, l’inflation, elle aussi, est restée positive, mais cela n’est pas une donnée optimiste pour le niveau de vie des Algériens, attendu que selon les prévisions, celle-ci passera de 6.5% en 2021 et 7.7% en 2022.Concernant la dette algérienne qui reste un sujet extrêmement sensible, celle-ci a augmenté à 59.2% du PIB en 2021 et il est prévu qu’elle atteindra 65.4% en 2022.
Comme on peut le constater, il devient claire que pour protéger une reprise pérenne, il devient nécessaire , donc élaborer des plans pour répondre à tout besoin de dépenses de santé plus élevées ou de mesures de soutien fiscal dans le cadre de l’espace budgétaire existant, comme il devient impératif également de préserver la stabilité macroéconomique, entreprise qui ne saur être réalisée sans un assainissement budgétaire progressif soutenu par un resserrement monétaire et une flexibilité du taux de change.
Enfin, il s’avère vital pour notre pays d’œuvrer en urgence à accélérer la transition vers un nouveaux modèle de croissance, c’est-à-dire faire progresser la gouvernance et les réformes du marché pour construire un modèle de croissance plus diversifié et inclusif, et partant de défaire carrément notre système économique de la dépendance au hydrocarbures qui s’avère dans le contexte mondial actuel puéril.