Très attendue par les professionnels du secteur, la loi sur l’information se fait désirer. L’assainissement du paysage médiatique dont on parle depuis plusieurs années tarde à se concrétiser, et chaque année qui passe « encombre » encore plus ce paysage d’une faune de prédateurs insatiables, « Anepovores » et sans aucun lien avec le métier d’informer.
Cet objectif, un véritable coupe-gorge, a déjà « phagocyté » plusieurs ministres sans qu’aucune loi ne vienne faire le tri dans un secteur qui a plus que jamais besoin de ce tri, à un moment où l’Etat a besoin d’une presse de qualité et de journalistes de métier dans un contexte géopolitique des plus hostiles à l’Algérie, et non pas de « danseuses du ventre », mangeurs dans tous les râteliers et gloutons qui s’encombrent rarement pas de principes.
C’est certainement en ayant en tête tout ce terrain miné que le ministre de la Communication a plaidé pour un univers médiatique assaini : « La révision de la loi sur l’information est une nécessité, dictée par l’évolution de la scène médiatique et par la nouvelle Constitution », a déclaré, hier, le ministre de la communication, Mohamed Bouslimani.
Intervenant dans le « Forum de la Radio algérienne », le ministre a assuré que la promulgation de la nouvelle loi consacrera un cadre idoine pour l’édification « d’une presse libre » et d’un «haut niveau de professionnalisme des journalistes ».
« Le projet de loi organique relative à l’information vise à réglementer la profession et combler les lacunes de la loi 12.05 qui ne répond plus aux évolutions de la scène médiatique », a-t-il affirmé.
Le ministre a annoncé, dans ce sillage, la création d’un Conseil de la presse qui viendra remplacer l’Autorité de régulation de la presse écrite qui n’a jamais vu le jour à cause, dit-il, « des textes de loi qui stipulent que les représentants des médias doivent être désignés par consensus ».
Ce Conseil, prévu dans le projet de loi organique, sera composé de professionnels et de journalistes représentant toutes les catégories de médias », a-t-il fait savoir en précisant que des commissions d’éthique et de déontologie, ainsi qu’une commission de « la carte du journaliste professionnel », seront désignées en son sein pour encadrer la profession.
Le ministre de la Communication a révélé que d’autres projets de loi verront le jour immédiatement après la promulgation de la nouvelle loi sur l’information pour organiser, entres autres, la publicité et les sondages d’opinions.
Interrogé sur les campagnes médiatiques menées par certaines parties contre l’Algérie, le ministre a assuré que les algériens ne se laissent plus tromper par ces mensonges proférés pour déstabiliser le pays, en appelant la presse nationale à « passer à l’offensive » pour contrecarrer ces attaques menées par les ennemis du pays.