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Alger

Des mesures d’apaisement en direction du front social

Afin de circonscrire à une éventuelle crise sociale pointant à l’horizon intrinsèquement alimenté par envolée des prix jamais égalée, l’Etat a déployé un véritable plan d’urgence appuyé sur une série de concessions que personne jusque-là n’aurait espéré voir se concrétiser. Gel provisoire des impôts et taxes frappant les produits alimentaires et augmentation des salaires.

Ce geste de Tebboune est avant tout un siffle sur le feu sensé maintenir le brin d’espoir en vie et ressemble surtout à une stratégie engagée pour saper tout risque d’un retour du hirak.

En effet, le pouvoir d’achat est la préoccupation principale des algériens. Tebboune et son gouvernement s’apeurent du retour des frondes sociales éventuelles que pourrait susciter la forte hausse des prix des produits de première nécessité : +59,1% sur un an. 

Ces mesures décidées par le président de la république qui a reconnu que la hausse vertigineuse des prix menait le pays droit vers la famine, sont d’un autre coté porteuses d’un souci majeur que d’aucun des économistes ou financier sincère ne saura contester.

Il s’agit de l’hyper inflation qu’alimente la spirale qui va en se renforçant : la hausse des prix conjuguée à une hausse généralisée des salaires, qui poussent à leur tour les prix à la hausse. 

Une situation qui pénalise l’économie nationale dans son ensemble, rendant l’équilibre des comptes publics plus difficile, et donc une inévitable nouvelle création de monnaie pour combler les déficits publics ou alors un recours forcé à l’endettement extérieur.

Il est clair qu’une hausse de la quantité de monnaie en circulation conduit vers sa dépréciation par rapport aux autres devises, renforçant ainsi l’inflation du fait de la hausse du prix des importations.

En général, une fois que la spirale hyper inflationniste est lancée, elle devient très difficile à arrêter. Du fait des difficultés budgétaires de l’état qui n’a désormais aucun choix hormis celui de financer le déficit en créant de la monnaie.

Concrètement les déséquilibres macroéconomiques qui gangrènent notre économie engendrent une hyperinflation qu’entretien le fort déficit de la balance commerciale qui mène à une nouvelle dépréciation de notre monnaie nationale.

L’hyperinflation que craint nombre de spécialistes viendra du déficit budgétaire élevé, que les pouvoirs publics ne parviennent pas à financer autrement qu’en recourant à la création de la monnaie en faisant tourner la planche à billets ou alors en recourant à l’emprunt extérieur, une option annoncé par le voix même du président de la république Abdelmadjid Tebboune.

Incontestablement, à la suite des ajustements faits par ricochets pour contenter tout le monde, salariés et chômeurs à qui une allocation sera désormais allouée, le coût global (salaires + charges sociales) va automatiquement impacter le prix de revient des produits vendus, ou des services rendus. Ce surcoût va se répercuter sur les tarifs des ventes et des services, avec un coup de pouce supplémentaire, afin de conserver la marge bénéficiaire.

Logiquement, toute nouvelle augmentation des prix à la consommation amputera à nouveau le pouvoir d’achat, créant ainsi le besoin d’une nouvelle hausse des salaires et la spirale est ainsi activée. 

Les conséquences sont de deux ordres, suivant le statut du salarié. Pour le secteur privé marchand, le phénomène augmentation des salaires = augmentation des prix, provoque l’illusion d’une relance économique, car purement mécanique. Pour le secteur public, l’augmentation des salaires devrait être compensée par l’augmentation des impôts, pour un budget en équilibre ou une part plus importante d’empruntsplus conforme à la réalité caractérisant l’état de notre économie.

Tout le monde sait que quand les produits de l’épargne deviennent ridicules, on arrête d’économiser, et l’on consomme davantage. Puis on dépense l’épargne constituée, en achetant aujourd’hui ce qui sera forcément plus cher demain. 

Une stimulation de la demande interne conjuguée à la baisse de la production locale (pour cause d’augmentation des prix des matières premières à l’international), et donc un déséquilibre entre l’offre et la demande, fera que les prix flamberont encore d’avantage, et le train hyper-inflationniste prendra de la vitesse. L’hyperinflation se nourrissant d’elle-même, finalisera une reprise artificielle débouchant sur un PIB trompeur à la hausse, et ainsi le moteur risque de s’emballer et de devenir de plus en plus difficile à contrôler.

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