Trois ans déjà sont passés depuis que le peuple algérien s’est soulevé de façon inédite, comme un seul homme, pour dire « NON » à la mascarade du 5e mandat de Abdelaziz Bouteflika que la « issaba » tentait d’imposer à tout prix ! La pression de la rue était alors d’une telle ampleur que Abdelaziz Bouteflika, rendu impotent par un AVC depuis 2013, a fini par abdiquer et à renoncer officiellement à son cinquième mandat.
Cette victoire populaire pacifique unique dans les annales de l’Algérie post- indépendance, a permis de mettre un terme à un système politique caractérisé par l’anarchie, la corruption, l’injustice, l’impunité, le clientélisme et tout un chapelet de maux qui ont failli entraîner le pays dans une autre décennie noire. Heureusement que la vigilance citoyenne en a voulu autrement ! Aujourd’hui, trois années après ce formidable soulèvement populaire que certains ont fini par appeler « la révolution du sourire », même si plusieurs de ses revendications légitimes n’ont pas encore été concrétisées, il n’en demeure pas moins qu’une page sombre de l’Algérie a été définitivement tournée et que des réformes tendant à donner des assises solides pour une nouvelle République ont bel et bien été engagées.
« Le Hirak béni a sauvé l’Algérie et a permis la tenue d’élections sans fraude et l’édification de nouvelles institutions du pays avec la participation de tous ses enfants », a déclaré à ce propos le président Tebboune depuis le Qatar. C’est vrai, malgré les oppositions diffuses et les manœuvres des résidus de la « Issaba » pour empêcher tout changement et toute sortie de crise, l’Algérie a réussi à amorcer un vrai changement sur les plans, à la fois, politique et économique.
La crise sanitaire a certes bouleversé l’agenda du changement et a retardé le lancement de plusieurs chantiers de réformes, mais incontestablement ces trois années ont vu la consécration de plusieurs engagements tenus par le président de la république. Il reste encore beaucoup à faire pour traduire sur le terrain toutes les attentes populaires en matière des libertés et des droits de l’homme, en matière d’emploi et du pouvoir d’achat, mais le fait est là ,une nouvelle république avec de nouvelles conceptions politiques et économiques est en train de naître des décombres de l’ancien système. Un pas décisif pour le redressement global du pays a été franchi durant ces trois années, il faudrait le consolider par des mesures et d’autres réformes urgentes pour ancrer définitivement l’Algérie dans la modernité et la pratique réelle de la démocratie. Il faut surtout éviter de tomber dans la « clientélisme » qui a mené le pays au bord du gouffre. L’Algérie a tous les atouts pour réussir ses mutations politiques et économiques. Et elle n’a plus le droit à l’erreur, après les expériences amères qu’elle a traversées.