Bien mal acquis ne profite jamais, dit un adage ! L’exemple de l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, en fuite à l’étranger et condamné par contumace en 2019 à une peine de 20 ans de prison ferme, illustre à merveille la justesse de cet adage. Ses biens et sa fortune colossale obtenus par malhonnête tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger font l’objet actuellement d’une opération de récupération décidée par la justice.
Pour le moment, ce sont ses biens se trouvant à l’intérieur du pays (villa sise à Chéraga sur les hauteurs d’Alger, bijoux, voitures, argent…) qui ont été saisis et sont devenus propriété de l’État. Mais, des démarches auprès des autorités judiciaires françaises sont actuellement en cours pour l’exécution de la saisie de tous ses biens en France. Cette intervention du pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed , en ce troisième anniversaire du Hirak, pour mettre en œuvre la saisie des biens apparents et cachés de cet ex-ministre fugitif condamné pour corruption et dilapidation de deniers publics, a été bien accueillie par la population qui attendait impatiemment depuis la chute de Bouteflika la récupération de tous les fonds pillés et mal acquis par les caciques et les oligarques de l’ancien système.
La justice et les représentations diplomatiques algériennes sont appelées à se mobiliser pleinement pour gérer avec plus de célérité et plus d’efficacité ce lourd dossier de récupération des biens volés et/ou détournés à l’étranger. Car, le scandale divulgué ces jours-ci par la nouvelle enquête journaliste collaborative « Suisse Secrets » qui met en cause même l’ex-président de la république Abdelaziz Bouteflika, montre que le dossier de corruption en Algérie n’a pas encore livré tous ses secrets.
Les Algériens qui n’ont cessé, depuis des années, de dénoncer avec hargne la corruption, les gestions opaques et les détournements de fonds, ne trouveront repos qu’une fois, l’argent volé reviendrait dans les caisses de l’État. La Nouvelle Algérie doit faire du recouvrement des fonds pillés et détournés vers l’étranger l’une de ses préoccupations les plus urgentes. C’est une vieille revendication populaire et c’est l’un des engagements majeurs du président Tebboune, et tout doit être fait pour sa concrétisation.
L’opération éclatante menée contre l’empire Bouchouareb qui a met du baume dans bien des cœurs doit être démultipliée pour renforcer le front interne. Car la récupération des biens volés et la lutte contre la corruption sont deux véritables stimulants du rétablissement de la confiance entre le citoyen et les institutions de l’État. L’année 2022 doit être non seulement celle du décollage économique mais aussi celle de la récupération des fonds détournés et de la lutte tous azimuts anti- corruption.