Le ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Yacine Merabi, a longuement insisté, avant-hier, sur la nécessité de promouvoir la filière tourisme dans le pays, notamment dans la wilaya de Bejaïa, où les besoins en ressource humaine qualifiée se font de plus en plus sentir.
« Il faut renforcer la formation pour pouvoir répondre à la demande en personnel de toutes les infrastructures hôtelières et touristiques qui se créent sur le territoire national, notamment à Bejaïa qui dispose d’un potentiel fabuleux », a souligné le ministre à l’adresse des responsables locaux, lors de la visite dans la ville balnéaire d’Aokas, à 20 km à l’est de Bejaia, d’un centre de formation spécialisé, dédié au « tourisme et l’hôtellerie ».
Implanté dans un site paradisiaque, situé entre mer et montagne, la structure connaît des difficultés à prendre son envol, malgré une dotation en équipement et en personnel hautement qualifié, de haute facture.
Bon an mal an, ce centre de formation qui accueille une centaine de stagiaires, réparties à travers 4 sections que sont « gestion hôtellerie », « topographie », « restauration » et « électricité bâtiment », peine à faire le plein pour plusieurs raison, notamment l’absence d’un internat en son sein, et dont la carence, rebute un tant soit peu les candidats potentiels.
La formation en gastronomie existe physiquement mais tourne à vide faute de stagiaires et de candidats intéressés. La cause tient à cette contrainte d’hébergement, mais aussi de l’intitulé légale de la filière, dénommé « art culinaire », qui, a priori, selon le staff d’encadrement apparaît aux yeux des stagiaires, tantôt sans contenu significatif tantôt trop exigeante, aussi bien en formation qu’en pratique. Si bien que la plupart choisissent de s’orienter vers des spécialités plus terre à terre dont la topographie.
Les opportunités de travail dans le créneau, dans la région, sont pourtant offertes à volonté, et beaucoup de restaurateurs et d’hôteliers se plaignent de ne pas trouver le personnel qu’il leur faut, qu’il s’agisse de cuisine ou de service en salle, déplorera l’un des enseignants visiblement très sollicités pour encadrer leurs personnels déjà sous la main.
Visiblement sensibilisé, le ministre n’a pas manqué de souligner la disponibilité de son département à apporter l’appui qu’il faut, aussi bien dans ce domaine précis qu’ailleurs, pour peu que les gestionnaires locaux fassent l’effort attendu, notamment pour l’amélioration de la qualité de la formation et l’insertion dans les centres dédiés, du plus grand nombre de jeunes.
« Le pays se transforme, particulièrement dans le domaine touristique et à ce titre il faut dores et déjà, réfléchir à lui fournir les compétences nécessaires », a-t-il dit, n’excluant pas que, dés cet été, il y aura des rushs sur le structures du littoral dont Aokas.
En visite depuis deux jours dans la wilaya, à partir de laquelle il a donné, hier dimanche, le coup d’envoi de la rentrée professionnelle pour la session de février 2022, le ministre en a profité, pour faire un crochet à l’antenne de wilaya de l’Agence nationale de l’emploi pour s’enquérir de l’état de placement des diplômés de son secteur.