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Les préjudices que fait subir la surfacturation au Trésor public

Révélation explosive que celle que vient de faire le Dr Lotfi Benbahmed, ministre de l’Industrie pharmaceutique, sur un titanesque scandale de surfacturation dans le secteur du médicament.

En effet, intervenant sur les ondes de la chaîne DZ News, le chargé du département de l’Industrie pharmaceutique a dévoilé, sans le citer nommément, le cas d’un laboratoire pharmaceutique qui a importé en 2019 l’équivalent de 70 millions d’euros de matières premières, alors qu’en 2020 et en 2021 et pour les mêmes  produits et quantités, la facture a été de 350 000 euros.

Sans avoir à trop surfer sur les détails où une analyse de prix de revient, Lotfi Benbahmed argumenté que cela signifie qu’on payait chaque année plus de 69 millions d’euros sans aucune plus-value pour l’Algérie, qualifiant cette affaire, qui apparemment ne serait goutte dans l’océan de la dilapidation et détournement des devises, de pillage de l’économie nationale

Le ministre n’a fait que soustraire le montant de la facture d’importation de 2020/2021de  de celui de l’an 2019 pour en arriver à situer le préjudice causé au trésor public 69 millions d’euros en sus d’une bribe de milliers d’euros. Mais en réalité le préjudice est d’autant plus grand si l’on prend en compte les spécificités des marchés des matières premières pharmaceutiques, du médicament, des molécules et des additifs pharmaceutiques à partir de l’année 2020 durant laquelle les retombées de la crise sanitaire étaient à leur haut niveau. 

Hausse des prix des matières premières pharmaceutiques à plus de 140%, hausse des coûts des frets et baisse de la monnaie nationale, ce qui fait que le montant de la facture du laboratoire pointé du doigt par Benbahmed qui est de 350 milles euros en 2020 inclus les hausses citées. Autrement dit; les achats effectués en 2019 devaient être bien moins de la barre des 350 000 euros. En soustrayant ces hausses ; le montant de la facture équivaudraient à moins de 230 000 Euros, c’est dire l’ampleur du scandale.         

Pour revenir au contexte de la situation des marchés mondiaux des matières premières pharmaceutiques, des molécules et des additifs pharmaceutiques, il se rappeler que depuis l’arrivée de la pandémie de la Covid-19, début 2020, ces marchés et les prix des frets maritimes et aériens ont connu une flambée sans précédent. 

En effet, la pandémie du Covid-19 avait créé une grande tension et des ruptures sur des matières premières pharmaceutiques, des médicaments finis et certaines molécules, au regard de la grosse demande mondiale. Certaines matières premières ont connu des hausses de 140%, se répercutant sur les prix de certains médicaments. Le prix de la molécule de la Paracétamol a augmenté de 139%, celui de la molécule de l’antidiabétique et la Metformine a augmenté de 124%. 

Les prix des frets maritimes et aériens avaient augmenté à plus de 110%, ce qui laisse deviner l’ampleur du préjudice que pourrait causer le laboratoire cité en exemple par le ministre de l’industrie pharmaceutique, lequel et au regard de ce genre d’affaire, n’a pas tort de défendre l’idée de limiter les importations aux médicaments essentiels. 

« Nous importons uniquement les médicaments essentiels et ce choix n’est pas fortuit, il a été fait en concertation avec les médecins à travers le comité des experts cliniciens au nombre de 340 représentant l’ensemble des spécialités médicales » martèlera à ce propos Lotfi Benbahmed et de souligner qu’actuellement, 3 médicaments sur 4 consommés localement sont fabriqués en Algérie. Soit l’équivalent de 66 % en valeur. Pour Benbahmed, l’ambition reste de parvenir à 70 % suivant les engagements du président de la République.

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