Depuis toujours, la recherche de la croissance demeure au cœur des politiques économiques des Etats. En effet, celle-ci garantit le développement économique, ce qui contribue par la suite à l’amélioration du niveau de vie, donc à la garantie du bien-être social.
Cependant, cet objectif de croissance, si important pour les Etats, n’est réalisable qu’à la condition que les entreprises s’assurent le meilleur emploi des facteurs de production. Pour cela, elles sont appelées tout le temps à augmenter leurs dépenses d’équipement en capital, afin d’améliorer la productivité, ce qui est fondamental pour la croissance.
C’est pourquoi, dans le contexte actuel de la globalisation, il devient inconcevable de parler de développement économique durable sans soulever au préalable la question du financement de l’économie. Car les dépenses à engager nécessitent bel et bien un financement dont les entreprises ne disposent pas toujours. Elles sont donc parfois contraintes de se tourner vers la sphère financière.
Ainsi, lorsque cette dernière va mal, l’économie court un grand risque d’asphyxie puisque les entreprises sur lesquelles elle repose manquent de ressources financières nécessaires à leur fonctionnement et leur développement.
En Algérie, la difficulté d’accéder aux financements est une problématique connue de tous et qui est même reconnue par le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), RostomFadil, lequel a révélé que le problème qui se pose réellement est celui de la réticence des banques à accorder des crédits en dépit du fait que les banques sont libérées de l’obligation de cautionner des garantis (qu’elles obtiennent des demandeurs de crédits) auprès de la banque centrale.
« La Banque centrale n’a pas envoyé de missives aux banques pour leur demander d’exiger des garanties » dira dans ce sens le gouverneur de la BA et d’expliquer que c’est la banque qui est responsable du risque auquel elle est exposée.
Pour Rostom Fadil, c’est le projet en lui-même qui est censé être le gage du crédit, et de rappeler que les réformes réglementaires déployées par les pouvoirs publics accordent pleine liberté aux banques lesquelles doivent toutefois prendre toutes les précautions dans l’étude des risques crédit.
Concrètement, notre système bancaire est en surliquidité, avec une masse demonnaie fiduciaire (la liquidité bancaire) atteignant au 6 mars dernier 1500 milliards de dinars, comme annoncé par le gouverneur de la Banque d’Algérie, RostomFadil lequel a, par ailleurs, précisé que le problème de liquidité monétaire ne se pose plus et que l’Algérie en a pour trois ans de stock.
Mais cette situation quoique confortable ne semble rien apporter carles entreprises, investisseurs et agents économiques privés et nationaux font l’expérience de la difficulté à mobiliser des ressources et du difficile accès au crédit.
Un paradoxe, dirions-nous, puisque d’une part nous avons un système bancaire abondant en liquidité, de l’autre des entreprises se plaignant de ne pas pouvoir lever les fonds nécessaires au financement de leurs investissements.
Afin de pallier à cette problématique réticence de financer les opérations économiques et partant faciliter l’accès aux crédits, les représentants de la Banque centrale ont proposé la mise en place d’un règlement permettant la concurrence entre les banques en matière d’octroi des crédits.
Ceci d’autant que le cadre réglementaire est mis en place pour faciliter les aspects opérationnels au monde des affaires, même en ce qui concerne l’offre commerciale e-banking qui dépend également des banques.
Concernant la réglementation des changes, les facilitations sur le plan législatif et réglementaire sont disponibles également, comme l’a soutenu Naziha Kaci, sous-directrice de la réglementation des changes qui assure « Ce que nous avons fait en quatre ans, nous ne l’avons pas fait en quarante ans», donnant comme exemple la dispense de domiciliation bancaire pour les start-up et les exportateurs de services conformément à l’instruction 06/2021.