En dépit des assurances du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, qui a indiqué que l’Algérie dispose d’un stock de sécurité en céréales qui lui permet de satisfaire tous les besoins des citoyens de manière régulière, jusqu’à la fin de l’année en cours, c’est le rush ces jours-ci sur les magasins d’alimentation générale et les dépôts et points de vente de semoule.
Le spectacle des files d’attente pour se procurer de la semoule est quasi quotidien. Tout le monde cherche à se constituer des réserves non seulement en semoule mais aussi en autres denrées alimentaires, provoquant ainsi des ruptures de stocks chez plusieurs distributeurs.
Cet affolement qui s’est emparé des consommateurs trouve son origine dans les rumeurs incessantes qui circulent sur les inévitables conséquences de la guerre entre la Russie et l’Ukraine sur l’économie mondiale en général et sur l’économie nationale en particulier. Quatrième importateur de blé au niveau mondial, l’Algérie importe des quantités de blé justement auprès de la Russie et de l’Ukraine, ce qui constitue un bel argument pour alimenter les folles rumeurs sur le devenir du marché algérien qui dépend essentiellement de l’étranger.
Le climat de panique créé actuellement par les rumeurs provoque chez les consommateurs une frénésie de stockage et d’accumulation et génère de la spéculation et une déstabilisation dans les circuits d’approvisionnement. Le rush actuel notamment sur la semoule prouve encore une fois que les Algériens sont conditionnés par la rumeur.
Il suffit que n’importe quel quidam jette dans la rue ou sur les réseaux sociaux une rumeur sur le manque d’un produit quelconque sur le marché que des cohues se forment pour s’en procurer. Cette situation si elle venait à se prolonger va créer du désordre surtout que le Ramadhan, mois de la surconsommation, est à nos portes.
Car, si actuellement la semoule et autre denrées alimentaires sont disponibles en quantité suffisante et peuvent couvrir toute l’année 2022, les comportements irresponsables des consommateurs vont finir par provoquer de graves dysfonctionnements dans le système des approvisionnements.
Les pouvoirs publics, les associations et les médias sont tenus de rassurer les consommateurs. D’abord, il faut démentir et couper court aux rumeurs. Laisser des rumeurs gonfler en cette période de crise mondiale, aura de graves conséquences. Aussi est-il nécessaire de lancer dès maintenant des campagnes de sensibilisation pour convaincre les citoyens à rationaliser leurs achats afin de garantir la disponibilité des produits et la stabilité des prix.